Subject: Info ESR veille documentaire
Chères et Chers membres de l’AFEA,
Voici quelques nouvelles de l’ESR et du monde qui l’entoure…
Carrières, Statuts, Conditions de travail
Le décret statutaire des maîtres de conférences et des professeurs d’université est modifié en application de la loi de programmation de la recherche.
Le 30 mars 2022 se tiendront à Paris les Assises nationales de la précarité dans l’ESR. Initiées par le SNESUP-FSU, ces assises seront organisées avec d’autres syndicats de la FSU en partenariat avec les autres syndicats et organisations de l’ESR et des collectifs de Précaires. Témoignages, informations, tables rondes, ateliers, échanges sur les moyens d’action rythmeront cette journée dont le programme détaillé est ici.
« À cause de son sous-financement et de son organisation, mais aussi du point de vue moral, le système d’ESR est au bord de la rupture », estime Martin Andler, du think tank Terra Nova, dans une note. Il préconise un « effort budgétaire » qui « doit concerner tout particulièrement le financement des études universitaires » ou encore « établir la confiance entre les acteurs de l’ESR ».
L’intersyndicale de l’ESR a publié un appel contre l’extrême-droite, rappelant que « L’extrême-droite, ses valeurs et ses idées constituent une menace pour le service public de l’ESR, lieu d’émancipation par les savoirs, de vie sociale et de développement de l’esprit critique. » Vous trouverez l’intégralité de l’appel ici.
Institutions
Le Conseil d’État, dans une décision du 4 février 2022, rejette la requête en annulation des décrets nommant Thierry Coulhon à la tête du Haut Conseil et désignant les membres du collège.
Dans une tribune au Monde le président du HCERES explique que « si les chercheurs ont le sentiment de passer leur temps à être évalués, c’est parce que, comme souvent en France, le système n’a pas su se simplifier et que les nombreuses institutions et guichets mis en place au cours du temps ont du mal à se faire confiance et à se coordonner. »
A. Petit, PDG du CNRS entamant son second mandat, a déclaré lors d’un point presse, être prêt à « expérimenter » une délégation de gestion avec les « universités volontaires ». Sur la réduction du nombre des tutelles des unités, il se dit aussi prêt à ce que le CNRS devienne lui-même « tutelle secondaire ».
Recherche
L’Association Nationale des Docteurs (Andès) a publié un communiqué de presse contre l’idée d’une présoutenance de thèse, en faveur d’un réel financement du doctorat et de la prise en compte du doctorat comme expérience professionnelle.
Formation
Une note du Ministère indique que la poursuite d’études en master à l’issue de la licence générale est en baisse de « – 5 points entre les cohortes de 2016 et 2017 et 1 point de moins l’année suivante ». Le taux de passage en 2e année en 1 an progresse de 5 points par rapport à la cohorte 2016, et les taux de réussite augmentent de 4 points pour la réussite en 2 ans et en 2 ou 3 ans. La sélection à l’entrée du M1 est effective depuis la rentrée 2017.
Master : calendrier des inscriptions. La Dgesip confirme la date limite de réponse aux candidats au 24 juin.
8 juillet : clôture de la période d’inscription administrative pour la phase principale, date qui peut être repoussée si l’étudiant attend ses résultats en licence.
13 juillet : clôture des réponses des établissements pour la 1ère phase complémentaire.
18 juillet : clôture de la période d’inscription administrative des étudiants pour la 1ère phase complémentaire.
22 juillet : clôture des réponses des établissements pour la 2ème phase complémentaire.
Conditions d’étude
« À la rentrée 2021, on comptabilise plus de 40 000 étudiants en situation de handicap dans le supérieur, soit 5 fois plus qu’en 2017 », indiquent F. Vidal et S. Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. Le gouvernement annonce le doublement des moyens pour l’accompagnement des étudiants handicapés, qui passeront de 7,5 M€ à 15 M€ en 2022.
D’après un rapport de la Cour des Comptes, durant la crise sanitaire, « la gestion de l’urgence a mis en évidence les défauts structurels du système de soutien à la vie étudiante », notamment des « insuffisances » sur la connaissance de la situation des étudiants.
Une étude de l’université Gustave Eiffel pour « évaluer la présence de discriminations dans l’accès à l’enseignement supérieur », montre que s’il n’apparaît pas de « discrimination significative à l’encontre des candidats en situation de handicap », en revanche, « les candidats d’origine maghrébine sont pénalisés dans leurs démarches ».
Le Parlement a adopté la proposition de loi visant à lutter contre le harcèlement scolaire et universitaire.
Présidentielles et ESR
Le collectif France Université & Recherche publie 50 propositions pour l’ESR en vue des élections.
Nathalie Arthaud souhaite la mise en place de bourses pour les étudiant·es pauvres.
Anne Hidalgo promet, la fin de Parcoursup, d’"impulser une nouvelle ambition pour l’université" en favorisant l’alternance et de "redémarrer les capacités de recherche et d’innovation de la France" en atteignant en 2027 un investissement en R&D à hauteur de 3% du PIB.
Yannick Jadot promet le remplacement de Parcoursup, l’augmentation des places dans le supérieur ("jusqu’à 100 000 places en première année en particulier dans les formations courtes de l’enseignement supérieur préparant aux métiers de la transition"), le retour sur la hausse des droits d’inscription, l’ouverture d’entre 8 000 et 10 000 postes d’enseignant·es-chercheur·ses, l’intégration des CPGE aux universités, l’augmentation du budget de la recherche publique avec une dotation de base pour chaque chercheur·se…
Emmanuel Macron promet de "rendre Parcoursup plus prévisible", d’« ouvrir toutes les places nécessaires dans les filières du supérieur qui correspondent aux besoins de la Nation, à commencer par les BTS, BUT, licences pro, et réguler les filières qui ne mènent pas assez à l’emploi"
Jean-Luc Mélenchon promet de porter "l’effort de recherche et développement (R&D) à 3 % du PIB, avec 1,5 % du PIB pour le secteur public en 2027", de revenir sur les regroupements imposés et les politiques de site, d’instaurer la gratuité de l’enseignement supérieur, d’assurer un revenu étudiant·e de 1063€, de créer 8000 allocations doctorales supplémentaires par an, d’étendre le contrat doctoral à 4 ans, de recruter "30 000 personnels statutaires sur 5 ans a minima", de titulariser les contractuel·les volontaires, d’abroger la LPR, de supprimer l’ANR et le Hcéres, de renforcer le CNRS…
Devant France Université, Valérie Pécresse a promis 1 milliard d’euros par an pour la recherche, et a annoncé vouloir mettre en place la sélection en L1, renforcer l’autonomie des universités qui doivent se « saisir de la formation continue, le monde de l’université doit devenir le partenaire des entreprises » notamment pour assurer le financement des établissements. Un compte rendu détaillé est disponible sur le site de L’Etudiant. Son programme prévoit "d’accueillir des premières années universitaires dans les lycées", de "faire de Parcoursup un vrai outil d’orientation sélective à l’université", d’ouvrir les "bibliothèques étudiantes 24h/24 et 7j/7", de créer 10 000 emplois étudiants dans l’université.
Philippe Poutou souhaite l’« augmentation de 33% des salaires et l’unification des status (temps de travail, salaires…) de la maternelle à l’université », la création d’un « pré-salaire d’autonomie » de 1350€ pour les 18-25 ans, la fin de parcoursup, la fin de la présence des patrons dans les conseils d’administration des universités
Fabien Roussel promet que la sélection à l’entrée de l’université sera supprimée, le budget de l’ESR passera de 14 à 20 milliards, quatre nouvelles universités seront construites pendant le quinquennat, un plan de recrutement de 10 000 enseignant·es-chercheur·ses sera mis en œuvre, un revenu de 850€ par mois pour tou·tes les étudiant·es sera mis en place.
Disclaimer : ce résumé ne peut être exhaustif, mais je me suis efforcée de rendre compte de la précision des différents programmes concernant l’ESR. Les liens vous permettront de prendre connaissance directement des programmes.
Guerre en Ukraine
Université Ouverte recense sur son compte Twitter les initiatives de solidarité de la communauté de l’ESR avec les victimes de l’invasion Russe en Ukraine.
Le programme PAUSE ouvre un appel spécial d’aide en urgence aux chercheuses et chercheurs ukrainiens en danger. Les informations sont disponibles ici.
La France suspend toutes les nouvelles coopérations bilatérales et les événements scientifiques à venir. Le MESRI énonce les consignes à mettre en œuvre dans le cadre du conflit en Ukraine, dans une circulaire du 28 février 2022. Enfin, le MESRI signale le renforcement du niveau de vigilance en matière de sécurité informatique.
Suite à une réunion tenue le vendredi 11 mars 2022 concernant la mobilisation de l’ESR pour les étudiant·es victimes de la guerre en Ukraine, et qui a réuni une trentaine de personnes, une framaliste pour communiquer les informations importantes à ce sujet entre acteurs et actrices de l’ESR (universités, bénévoles, syndicats, collectifs, associations, etc.) a été créée. Pour s’inscrire cliquez ici : https://framalistes.org/sympa/subscribe/esr_exil_2022_idf. Le Resome a synthétisé les discussions afin de constituer des documents ressources pour la suite:
- L’état des lieux élaboré collectivement, concernant la protection juridique réservée aux ukrainien·nes, ainsi que la mobilisation déjà en place dans l’ESR
- Un drive pour partager les documents utiles (kits ressources mobilisation, directives du Ministères, maquettes utilisées dans les universités pour accueillir en urgence des étudiant·es en exil, etc.)
Bien cordialement,
Anaïs Le Fèvre-Berthelot
Chargée de la veille pour le bureau