Motion du bureau de l’AFEA contre Parcoursup

Le bureau a voté lors de sa dernière réunion, le 13 janvier dernier, une motion concernant le dispositif Parcoursup. Vous la trouverez ci-dessous. Lors de notre prochaine assemblée générale, à Nice le 25 mai, nous organiserons de nouveau un débat sur les évolutions de l’enseignement supérieur et de notre profession. Le GALET se rend au ministère aujourd’hui même pour rencontrer Anne-Sophie Barthez, conseillère formations auprès de Frédérique Vidal, et François Couraud de la DGESIP.

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MOTION DU BUREAU DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE D’ETUDES AMERICAINES CONTRE PARCOURSUP

Le bureau de l’AFEA, réuni ce 13 janvier 2018 à Paris, exprime son inquiétude vis-à-vis du dispositif Parcoursup, présenté improprement comme plus juste qu’APB et mis en place à marche forcée sans moyens supplémentaires, alors même que la loi concernant sa mise en place n’a pas encore été votée et qu’une grande partie de la communauté universitaire fait connaître par divers biais son désaccord. Sous prétexte de « davantage de justice » pour les étudiantes et étudiants, et tout en faisant croire à ces derniers et à leur famille qu’ils bénéficieront de parcours « personnalisés », Parcoursup instaure une sélection de fait. Parce qu’il demande aux universités de formuler des « attendus » et de trier les demandes d’inscription des bachelières et bacheliers, le gouvernement transforme le service public d’enseignement supérieur – normalement ouvert de droit à toute bachelière et tout bachelier, sur l’ensemble du territoire – en un marché de l’enseignement supérieur et aggrave la mise en concurrence des universités entre elles.

Le bureau de l’AFEA affirme son opposition vigoureuse à la mise en place de Parcoursup. Il appelle les collègues à ne pas participer à cette sélection qui refuse de dire son nom, et à réfléchir aux conséquences inévitables en termes d’accès aux universités, ainsi qu’aux effets qu’un tel changement de système aurait pour notre profession et notre statut d’enseignant-chercheur. Il souligne que face à l’afflux démographique lié au mini baby-boom des années 2000, le choix de la sélection des étudiants se substitue au financement par l’État. Dans ce contexte de sous-financement, il y a fort à parier que les universités exsangues soient tentées de recourir au recrutement massif d’enseignants du secondaire, ainsi qu’à la modulation des services à la hausse des enseignants chercheurs, dans les deux cas au détriment de la recherche et de son articulation à la formation (moins d’enseignants-chercheurs, c’est aussi à terme la fermeture des masters dans telle ou telle université comme celle d’études doctorales diplômantes). À ce titre, le CNU sera certainement amené à se prononcer aussi sur Parcoursup, dont on voit bien qu’il n’est pas un simple dispositif technique, mais un véritable cheval de Troie destiné à transformer un service public d’enseignement performant en un marché sélectif de l’enseignement supérieur.

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