Comme vous le savez, le gouvernement est passé en force pour imposer la loi sur les retraites, dégainant le 49.3. Cette loi impactera très durement les enseignant.e.s-chercheur.e.s en particulier.
Par ailleurs, la lutte contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), telle qu’elle se profile dans les rapports préparatoires mais aussi, dans les réponses données par la ministre de l’ESR dans différentes interviews, s’amplifie. Notre chargée de veille documentaire, Anaïs Le Fèvre-Berthelot, a envoyé le 2 mars sur la liste afea.debats un message sur la LPPR très complet, rappelant les raisons de combattre cette loi qui précariserait tous les personnels de l’ESR (enseignant.e.s-chercheur.e.s et personnels BIATSS) et est de nature à décourager les jeunes préparant actuellement un doctorat.
De nombreuses motions ont été votées par les groupes de recherche et les départements ou UFR d’études anglophones, partout sur le territoire, dont certaines ont été diffusées sur la liste afea.debats. La liste non exhaustive des départements, UFR, conseils d’université apparaît en bas de ce message, et vous pourrez trouver les motions dans d’autres disciplines que la nôtre et des analyses de la LPPR sur le site de Sauvons l’Université (SLU).
Le mot d’ordre lancé par la coordination nationale des facs et labos en lutte, “Le 5 mars, l’université et la recherche s’arrêtent”, est plus que jamais d’actualité.
En effet, les menaces sur l’emploi pérenne dans l’ESR se précisent encore davantage. Le “décret pour les contrats de projet dans la Fonction Publique” est déjà en ligne: https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2020/2/27/CPAF1934185D/jo/texte »
Notons aussi que l’IGAENR, qui préconisait déjà, il y a quelques années, d’avoir recours à la modulation de services pour intégrer toutes les heures complémentaires au service des titulaires (faisant éclater le cadre des 192h eqTD) pour régler le problème de la masse salariale des universités (plutôt que de créer massivement des postes de MCF et de PR et de financer de manière pérenne les universités), revient à la charge avec un rapport qui date d’avril dernier mais qui vient d’être publié; “Le pilotage et la maîtrise de la masse salariale des universités” :
https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2019/58/6/IGAENR-IGF_Pliotage_maitrise_masse_salariale_universitespdf_1245586.pdf
Entre autres points, les rédacteurs considèrent que la compensation du “glissement vieillesse et technicité (GVT)”, augmentation de la masse salariale lié aux promotions au cours de la carrière, n’a plus lieu d’être, les universités étant des opérateurs autonomes, qui sont libres de leurs choix de structure d’emploi – les rédacteurs préconisent de connecter la modulation des moyens à l’évaluation de l’activité et de la performance universitaires (sic) et de conditionner l’octroi de moyens nouveaux au respect de l’atteinte des objectifs conventionnés…
Face à toutes ces attaques, le bureau de l’AFEA invite ses adhérent.e.s à participer massivement à la mobilisation de demain. Les AG qui se tiendront partout en France pourront mandater des collègues pour se rendre à la 2e coordination nationale des facs et labos en lutte, qui se tiendra ces vendredi 6 et samedi 7 mars à Paris-Nanterre (voir les modalités ici: https://universiteouverte.org/2020/02/24/deuxieme-coordination-nationale-des-facs-et-labos-en-lutte-6-et-7-mars/ )
Amitiés,
Monica Michlin pour le bureau de l’AFEA
Liste non-exhaustive des départements et UFR d’études anglophones ayant voté des motions contre la LPPR:
Département d’anglais de l’Université de Bourgogne, Département LVE de l’Université de Caen-Normandie, UFR de LEA de Lille, UFR ALL-Metz, Département d’études anglophones de Paul-Valéry Montpellier 3, Département de langues et de cultures étrangères de l’Université de Nancy, UFR d’études anglophones de l’Université de Paris, Département d’études anglophones de l’Université Paris-Nanterre, Département d’anglais de l’Université de Poitiers, Département d’études anglophones de l’Université Jean-Monnet Saint-Etienne, Faculté des langues de l’Université de Strasbourg, UFR LLCE de Toulouse Jean-Jaurès, Département d’anglais de l’Université de Tours, etc.
A noter que dans de nombreuses universités (Université de Strasbourg, Université Paul Valéry Montpellier… ), les conseils de l’université et/ou les directeurs et directrices de composantes ont voté des motions également; tout comme de très nombreuses unités de recherche et UMR en études anglophones: CREA, CRINI, EMMA, IMAGER, LARCA, etc.