Le bureau de l’AFEA a voté à l’unanimité aujourd’hui le communiqué que vous trouverez ci-dessous.
“Le bureau de l’AFEA constate que, contrairement à ce que déclarait le président de la République en décrétant le confinement sanitaire – “toutes les réformes sont suspendues” –, les réformes touchant l’université ne le sont manifestement pas. Non seulement l’AFEA et la SAES, mais les sociétés savantes de langues et cultures étrangères réunies au sein du GALET avaient rejeté explicitement, dès la fin octobre, le projet de certification des langues par des organismes privés, tout en s’élevant simultanément contre toute vision monolinguiste des langues étrangères. Ces sociétés savantes ont signé pétitions et communiqués où elles ont explicité leur refus catégorique de ce qui s’apparente à la fois à un désaveu de nos collègues spécialistes de langues et cultures étrangères pour étudiant.e.s d’autres disciplines, et à un détournement de l’argent public vers le secteur privé, là où le service public est encore – pour combien de temps ? – structuré afin d’assurer cette mission.
En plein confinement, la publication de cet arrêté actant la certification des langues sans tenir aucun compte des spécialistes de la question apparaît à la fois comme une manœuvre déloyale et comme une provocation. Nous n’imaginons que trop bien la manière dont le projet de LPPR continue d’avancer sournoisement, lui aussi, alors que la crise sanitaire actuelle révèle si cruellement les conséquences du néolibéralisme appliqué à l’université et à la recherche (université et CNRS) – cf le témoignage de notre collègue Bruno Canard sur ses recherches interrompues sur le coronavirus, faute de fonds récurrents (Le Monde, 29 fév 2020). Le ministère joue avec le feu en profitant de la crise sanitaire au lieu d’en tirer les leçons. Dès la rentrée, nous saurons faire entendre notre colère.”