Communiqué du bureau de l’AFEA du 6 mai 2021 / Rapport sur le recrutement des enseignants-chercheurs

Communiqué du bureau de l’AFEA du 6 mai 2021

Ayant lu attentivement le rapport intitulé « Concertation sur le recrutement des enseignants-chercheurs » signé de MM. Blaise, Desbiolles et Gilli et remis en avril 2021 à la ministre de l’ESR, le bureau de l’AFEA en conclut que les principaux objectifs sont les suivants :

retirer au CNU toute mission de qualification, y compris pour devenir MCF (d’abord par « expérimentation », puis très rapidement de manière généralisée) ;

abolir la CP-CNU, précisément parce qu’elle est le lieu de l’expression collégiale des EC et qu’elle a fait entendre la voix de la communauté opposée à la LPR ;

instaurer partout le localisme dans le recrutement des EC, avec des comités de sélection 100% locaux et des avis extérieurs exprimés uniquement par écrit et consultatifs seulement, ce qui permettra aux présidents d’université d’être véritablement des « patrons » d’universités devenues des entreprises sur le plan managérial ;

– faire revenir le suivi de carrière, en obligeant le CNU, qui s’y est refusé dans la très grande majorité des sections des humanités et dans la majorité des sections toutes disciplines confondues, à faire ce travail d’évaluation tous les 5 ans pour celles et ceux qui n’auront obtenu ni promotion ni PEDR ni CRCT.

Les rapporteurs font référence, dans leur note de bas de page numéro 9, au rapport de l’IGAENR n° 2015-073 (Le recrutement, le déroulement de carrière et la formation des enseignants-chercheurs) de septembre 2015 qui préconisait de cesser de payer les heures complémentaires dans tous les établissements en se servant du suivi de carrière pour résorber ce volant d’heures grâce à la « modulation des services » à la hausse pour les mal évalués, dits « non publiants ». « Suivi de carrière » rime donc bien avec « modulation des services à la hausse ». Le rapport de l’IGAENR le disait crûment : le « suivi de carrière » a vocation à être imposé sans le consentement de l’intéressé-e. 50% de tous les EC sont classés « C » pour l’attribution de la PEDR – imaginons ces mêmes quotas appliqués à la modulation des services.

Par conséquent, le bureau de l’AFEA appelle l’ensemble des américanistes à refuser cette reprise en main managériale des enseignants-chercheurs. Tout comme nous avons appelé nos collègues à refuser de participer aux comités d’évaluation HCERES, nous les appelons à ne faire remonter aucun dossier individuel de « suivi de carrière ». Nous réitérons ici notre attachement indéfectible au CNU, instance nationale issue du programme du CNR, et seul réel défenseur de notre statut national d’EC aujourd’hui gravement menacé.

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