Liste des ateliers et appel à contributions 2009

Organisateurs scientifiques : John Dean (UVSQ,), Marie Liénard (Ecole Polytechnique) et Marie-Claude Perrin-Chenour(Paris X Nanterre)

Cette année, nous avons distingué 3 catégories d’ateliers : civilisation,
Cultural Studies et littérature. Le domaine des Cultural Studies, qui est
un domaine en pleine expansion, est donc introduit pour la première fois à
notre congrès annuel. Nous avons fait cette distinction pour répondre au
souhait des collègues qui avaient d’emblée proposer leur texte de cadrage
dans cette approche.
Le domaine des Cultural Studies se propose d’examiner la culture en termes
de pouvoir. Il explore en particulier comment les hiérarchies, les besoins
sociétaux et culturels, ainsi que les inégalités, ont un impact sur les
codes, les symboles de la société et comment le sens s’élabore dans tout
système social. Dans ce domaine, la culture populaire trouve toute sa
place comme objet d’étude, puisque le but n’est pas d’établir des
hiérarchies (esthétiques et autres) mais de partir de l’expérience comme
mode d’appréhension d’une culture donnée. Le domaine des Cultural Studies
fait ainsi appel à de nombreuses autres disciplines (Histoire, Sociologie,
Sciences Politiques, etc.) et revisite les traditionnelles frontières
entre littérature et civilisation. Elles se veulent interdisciplinaires,
et invitent à étudier les thèmes de race, genre, masses média et réception
populaire avec cette nouvelle heuristique.
Voici donc le champ d’exploration prévu pour notre congrès à partir du
thème de la peur. Littérature et Civilisation y auront, bien sûr, toujours
pleinement leur place traditionnelle dans les ateliers indiqués comme tels ;
seuls les ateliers de Cultural Studies tenteront cette expérience
pluridisciplinaire.

Les propositions de communications doivent être envoyées avant le 15 octobre 2008
Proposals should be sent before October, 15 2008

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CIVILISATION/ CIVILIZATION

1° La peur détruira-t-elle la ville américaine ?
Sophie Body-Gendrot
Université Paris IV

Il s’agit de déconstruire le terme de peur et de relativiser le phénomène en prenant en compte les pratiques locales et l’incidence de la rhétorique et des lois nationales sur les villes américaines, par exemple, au moment du 11 septembre. A qui profite la rhétorique de la peur ? Comment des habitants dans les quartiers y réagissent-ils ? On retiendra: 1) des communications de type historique cernant depuis Jefferson un discours anti-urbain associant maux divers et insécurité au bénéfice des banlieues verdoyantes. 2) des études monographiques analysant la peur dans une ville américaine spécifique à une époque donnée, par exemple Chicago pendant la prohibition ; New York après le 11 septembre; New Orleans après Katrina. 3) des communications relatives aux réponses fédérales, subétatiques, locales. 4) l’exploitation médiatique et/ou politique de la ville dangereuse, des ghettos, des trafics dans les quartiers : A qui profite la rhétorique de la ville dangereuse ? La volonté d’augmenter les parts d’audience et la concurrence entre les médias transforment des faits divers en faits de société. Cette approche réductrice de situations très diverses par un discours unificateur construit une image déformée, négative de la ville comme lieu de tous les dangers. 5) « L’autre » dangereux, celui qui trouble le vivre ensemble des citadins accompagne l’histoire des villes américaines, a fortiori, celles des villes à fortes populations minoritaires précarisées. Que nous disent les représentations ? Qui les véhicule ? Sur quels indices sont-elles fondées ? Une approche méthodologique contestant les données et leur construction est indispensable. 6) La ville est aussi résiliente, les habitants se mobilisent pour ne pas céder à la peur et pour se relever après des catastrophes. L’efficacité sociale se manifeste quels que soient les quartiers par des mouvements de résistance au discours ambiant et aux pratiques racistes et xénophobes.
Les communications comparatives et celles qui cernent des évolutions, sont les bienvenues

Les propositions sont à envoyer à Sophie Body-Gendrot

Will fear destroy the American city?

One needs to expose and dismantle the word « fear » and to put this phenomenon into perspective by taking local practices into account, by considering the impact of both rhetoric and national laws to explain the part which fear has played in US urban development. For example, when September 11 happened who benefited the most from the rhetoric of fear? How do city dwellers in different areas of the city deal with fear?
This panel invites analysis of the following issues: 1) papers of an historical nature which examine the question of how since Jefferson in the USA there has been an anti-urban discourse about various wrongs and insecurities which actually favor, in contrast, the pastoral countryside. 2) focused studies which concern fear in a particular American city at a specific time such as Chicago during prohibition or New York after September 11th or New Orleans after Katrina. 3) research dealing with urban places or practices that inspire fear; e.g., urban housing (projects) or the use of weapons in the city. 4) media exploitation in a city — and/or the political workings of the dangerous city, its ghettoes, traffic problems in specific areas, all of which relates to the question: who benefits from the rhetoric of the dangerous city? How the demands of audience appeal and competition between various media can transform news items into social facts. How this reductionist approach due to various causes eventually creates a distorted treatment of the subject and a negative picture of the city as place of total danger. 5) The dangerous Other in the American city who supposedly makes it difficult for people to live together and yet accompanies the story of the city development; a case especially evident in cities with large yet precarious minority populations. Who represents these Others? What indicates their identity? And why might a methodological approach questioning the construction of data concerning the Other is necessary. 6) Why is the city resilient? Why do its inhabitants rally in times of disaster and do not give in to fear; how does social effectiveness show according to certain urban areas and in movements of resistance characterized by speech, or by racist practices and xenophobia?
In addition, comparative communications which deal with the evolution of urban issues focused on fear are also welcome.

Proposals should be sent to Sophie Body-Gendrot

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2° Discours politique en temps de guerre aux Etats-Unis: peur de l’ennemi et idéal libertaire.
Elisabeth Boulot
Université Paris Est

Cet atelier examinera comment les présidents américains se sont servis de l’idéal libertaire sur lequel la nation s’est construite pour justifier des interventions militaires en-dehors des Etats-Unis afin de défendre les intérêts américains contre les ennemis de la liberté. Depuis le 11 septembre, l’administration Bush a revendiqué la légitimité d’utiliser la force militaire préventivement pour préserver la sécurité et les valeurs démocratiques. Quelle a été l’attitude des partis politiques, de l’opinion publique et des médias devant les choix présidentiels ?
La peur de l’ennemi est aussi brandie pour justifier le vote de lois réduisant les libertés individuelles afin de protéger les citoyens contre les actes d’ennemis, agissant de “l’intérieur” ou dont la présence sur le sol américain met en danger les institutions ou la sécurité nationale.
Comment la Cour suprême s’est-elle prononcée sur les pouvoirs de l’exécutif en temps de guerre et sur la restriction des libertés individuelles ? La peur de l’ennemi s’est-elle emparée de ses membres ? Ont-ils cherché à réconcilier liberté et sécurité ?

Les propositions sont à envoyer à Elisabeth Boulot

Political Speech in Times of War: The Fear of the Enemy and America’s Libertarian Ideal.

This workshop will study how US presidents have relied on the libertarian ideal on which the nation was founded to justify sending troops on theatres of war abroad arguing that American interests and values were at stake as a result of attacks perpetrated by foes of liberty. Since 9/11, the Bush administration has claimed the right to use preventive force against those who threaten America’s democratic values and security. Have political parties and the public opinion supported the presidents’ policies? How have they been debated in the media?
The fear of the enemy is also used to justify a curtailment of liberties. Congress has voted laws to protect citizens from enemy acts operating within US borders or whose presence on American soil could endanger political institutions and national security.
In times of war, how has the Supreme Court reacted to presidential claims of extension of powers and the infringement of individual liberties? Were the Justices seized by the fear of the enemy or were they able to reconcile liberty and security?

Proposals should be sent to Elisabeth Boulot

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3° Expressions de la peur dans l’expérience religieuse nord-américaine
Nathalie Caron
Université Paris XII

Si elle n’en est pas l’origine, la peur est inhérente au religieux, d’abord parce que, comme l’ont montré Rudolf Otto puis Mircea Eliade, le sacré attire et effraie tout à la fois. La crainte essentielle pourrait être crainte de Dieu et des forces invisibles, mais la religion se nourrit aussi de la peur lorsque s’expriment l’angoisse existentielle de la fin, la peur de la fin du monde ou la peur de la mort, voire de la mort violente qu’évoque Thomas Hobbes. On pensera aussi à la crainte de “l’autre”, celui qui peut souiller ou corrompre la pureté originelle, celui qui menace la communauté religieuse et sa survie.
On s’intéressera aux manifestations de la peur dans l’expérience religieuse nord-américaine au cours de l’histoire, ainsi qu’aux interactions entre culture de la peur et projets spirituels. Les communications porteront aussi bien sur la vie religieuse proprement dite (aspects institutionnels compris) que sur les thématiques conjointes du bouc émissaire et de l’autre. Spiritualité amérindienne, Eglise noire, puritanisme, millénarisme, tendances pentecôtistes et charismatiques et nouveaux mouvements religieux pourront faire partie des terrains explorés.

Propositions à envoyer à Nathalie Caron

Expressions of Fear in the North-American Religious Experience

While fear is not the cause of religion, it is inherent in it. As Rudopf Otto and later Mircea Eliade argued, the sacred is both fascinating and terrifying. The primal fear may be the fear of God or invisible forces, but fear also fosters religion when questions about the end arise—existential angst, fear of the end of time, fear of death, or even of violent death of the kind which Thomas Hobbes wrote about. Another source of fear is the religious “other”, who may stain or corrupt the original purity, and threatens the community and its survival.

The participants in this workshop will explore the role fear has played in the North-American religious experience, and the interactions between the culture of fear and its various spiritual ventures throughout history. The papers are expected to focus on religious life per se—including institutional aspects — as well as related issues such as the scapegoat or the religious other. Papers addressing Amerindian spirituality, the Black Church, Puritanism, millenarianism, Pentecostal and charismatic trends, and New Religious Movements are welcome.

Proposals should be sent to Nathalie Caron

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4° Leadership et sécurité nationale : personnalisations du pouvoir en temps de crise
Annick Cizel
Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
Jean-Marc Serme
Université de Bretagne occidentale, Brest

Depuis l’Indépendance des Etats-Unis, l’adoption d’un style politique « paranoïaque » (R. Hofstadter) a souvent contribué à forger un consensus patriotique contre les « ennemis infiltrés ». Au XVIIIe comme au XXIe siècle, peurs collectives et crises nationales, réelles ou imaginées, ont motivé un repli communautariste à l’intérieur, isolationniste à l’extérieur. Une réflexion sur la personnalisation du pouvoir et l’émergence de leaders providentiels en temps de crise, au sein de l’Etat comme de la société civile, permettra de s’interroger sur les attributs d’une sécurité « nationale » (« territoriale » ?) à double acception, intérieure et extérieure, et sur les codes de transmission de son « américanité ».
Ces figures rédemptrices rassemblent et rassurent, inquiètent et divisent, conjuguent visées personnelles et intérêt national, légitimité et dissidence. Elles éclairent les rouages internes d’une fédération soumise aux forces centrifuges de la séparation des pouvoirs. Porte-drapeau d’un exécutif « impérial » au-dessus des clivages partisans, effigie de la société civile, héros victorieux personnifiant la « sortie de crise », ce leader défie la peur pour renouer les liens de la communauté face à l’inconnu, au désordre et à l’angoisse (économique, raciale, religieuse, politique, militaire, terroriste, atomique) de l’avenir – au quotidien.

Les propositions sont à envoyer à Annick Cizel
et à Jean-Marc Serme

Leadership and National Security: Personifications of Power in Times of Crisis

From the days of U.S. Independence, a “paranoid style in American politics” (R. Hofstadter) has often contributed to building a patriotic consensus against “the enemy within.” In the 18th as well as in the 21st centuries, collective fears and national crises, real or imagined, have motivated community separatism at home and isolationism abroad. This workshop will be dedicated to the study of elite-building and the emergence of providential leaders in times of crisis. It will allow us to reflect on the attributes of “national” security (“homeland”?) in domestic and foreign contexts, at state level as well as within civil society, and on related transmission codes of “Americanness.” Combining personal objectives and national interest, legitimacy and dissidence, such redemptive characters tend to unite and reassure, frighten and divide. They especially shed light on the internal workings of the federation and the centrifugal forces inherent in the separation of powers. Whether they be the flag-bearers of an “imperial” executive towering over partisan lines, icons of civil society, or victorious heroes personifying crisis resolution, they stand out against fear and aim to strengthen the social fabric against tomorrow’s unknown, disorder, anxiety (economic, racial, religious, political, military, terrorist, nuclear) — and today’s.

Proposals should be sent to Annick Cizel
And to Jean-Marc Serme

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5° Hispanic is panic : la peur de l’immigrant latino aux Etats-Unis
Frédérick Douzet
French Insitute of Geopolitics, University of Paris 8
François Vergniolle de Chantal
Université of Bourgogne (Dijon)

Dans son ouvrage Who Are We? (2004), Samuel Huntington se fait l’écho de la peur qui saisit une partie des Américains face à une vague d’immigration hispanique sans précédent dans l’histoire du pays. La détérioration de la sécurité à la frontière et dans les quartiers pauvres, l’insécurité économique liée aux délocalisations et à la mondialisation des échanges, l’impact de la croissance démographique sur des services publics saturés et sous-financés renforcent l’angoisse provoquée par des changements démographiques rapides et, dans certaines régions, radicaux. Ceux-ci suscitent la peur d’une remise en cause profonde de l’identité américaine. Le climat post-11 septembre alimente par ailleurs les craintes pour la sécurité du territoire, donnant plus de force encore au sentiment d’invasion. Et la compétition pour les ressources et l’influence politique est de plus en plus vive dans un contexte où les Latinos sont dorénavant une force politique majeure.
Cette peur se retrouve au cœur du débat sur la réforme des lois d’immigration voulues par le président Bush, qui s’est soldée par un cuisant échec en 2007. La question de l’immigration latino et les réactions qu’elle suscite s’inscrivent dès lors de façon pérenne dans le paysage politique.

Proposals should be sent to Frédérick Douzet
et à François Vergniolle de Chantal

Hispanic is Panic: the Fear of Latino Immigrants in the United States

In his book Who Are We? (2004), Samuel Huntington echoes the fear striking some Americans in the face of unprecedented waves of Latino immigrants into the United States. Anxieties arise from the deterioration of security at the border and in disadvantaged neighborhoods; economic insecurity linked to job delocalization and globalization; population growth and its impact on overworked, underfinanced public services; and drastic demographic changes, allegedly posing a threat to American identity. The post 9/11 climate feeds fears for the security of American territory, reinforcing perceptions of invasion. In addition, competition for scarce resources and political influence is particularly fierce in a context where Latinos are now a major political force.
These fears were at the heart of the debate on the comprehensive immigration reform promoted by President Bush which turned out to be a major political blow in 2007. The question of Latino immigration and the fears which it raises therefore seem deeply entrenched in contemporary American politics.

Proposals should be sent to Frédérick Douzet
and to François Vergniolle de Chantal

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6° Ennemi intérieur, ennemi extérieur: la peur comme stratégie politique
Pierre GUERLAIN
Paris X Nanterre
Lotfi BENNOUR
Belfort Montbéliard

Alors que depuis la fin du communisme les Etats-Unis cherchaient un ennemi crédible les possibilités en termes de politique étrangère n’étaient pas porteuses. L’Irak et surtout le terrorisme international sont venus recréer un système de mobilisation permanente par la peur. Le monde a pu redevenir simple pour les présentations politiques et quiconque “n’était pas avec nous était avec les terroristes” selon l’expression du Président Bush.
Comme dans les années 40, 50 et 60 l’ennemi extérieur est aussi l’ennemi intérieur: les terroristes menacent la sécurité des Etats-Unis tant au Moyen Orient qu’aux Etats-Unis mêmes ce qui a permis l’adoption du PATRIOT ACT et les mesures de surveillance, espionnage et contrôle aux Etats-Unis mêmes.
Les menaces extérieures ont ainsi permis de réaliser, grâce à une constante utilisation de la peur, un programme politique attentatoire aux libertés publiques, destructrices de l’Habeas Corpus et d’intimidation des médias.
Le but de cet atelier est de rassembler les travaux portant sur des aspects domestiques ou de politique étrangère qui analysent le fonctionnement de la peur et de la terreur depuis 2001.

Les propositions sont à envoyer à Pierre GUERLAIN
et à Lotfi BENNOUR

Domestic enemies, foreign enemies: fear as a political strategy

Ever since the collapse of communism the US had been looking for a reliable enemy but the search did not prove successful until the emergence of international terrorism and the war in Iraq. Then it became possible to use fear as a permanent mobilization policy. The world thus once again became Manichean for — “who is not with us is with the terrorists” as President Bush argued.

As in the 50s and 60s foreign enemies are also domestic enemies: terrorists threaten US national security both in the Middle East and in the US itself which enabled the adoption of the Patriot Act and of the various and often illegal espionage or wiretapping measures.

Foreign threats, thanks to a permanent use of fear, thus enabled the setting up of a political platform which is a menace to civil liberties and has led to the demise of Habeas Corpus and the intimidation of mainstream media.

The aim of this workshop is to bring together scholars working on either domestic or foreign policy aspects of the fear and terror policies which have characterized the US since 9/11.

Proposals should be sent to Pierre GUERLAIN and to Lotfi BENNOUR

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7° L’Amérique coloniale face aux facteurs anxiogènes :
Perceptions, adaptations et réactions

Lauric Henneton (UVSQ)
Bertrand Van Ruymbeke (Univ. Paris 8)
Anne-Claire Merlin (Univ. Paris 8)

Le présent atelier vise à faire un état des lieux de la variété des facteurs anxiogènes auxquels les populations des colonies américaines furent confrontées et la façon dont ils étaient perçus, ainsi qu’à explorer les modes d’adaptation et de réactions qu’ils suscitèrent. Le cadre géographique comprendra les 13 colonies, ainsi que les Antilles et pourra être étendu à l’ensemble de l’espace atlantique, jusqu’à 1763. Parmi les pistes proposées : la nouveauté ou la continuité des facteurs phobiques, la confrontation à l’Autre (autochtones, Noirs et/ou Européens), les rumeurs et menaces autant que les dangers réels, les réactions et leurs conséquences (Codes noirs, alliances diplomatiques, fortifications, rôle et intervention –ou absence d’intervention – de la métropole…). Les communications peuvent porter sur un espace géographique et une période limités, ou au contraire être plus comparatistes.

Les propositions sont à envoyer à Lauric Henneton (UVSQ),
Bertrand Van Ruymbeke (Univ. Paris 8) et
Anne-Claire Merlin (Univ. Paris 8)

Colonial America faced with ‘fear factors’:
Perceptions, adaptations and reactions

The workshop aims at assessing the different ‘fear factors’ to which the populations of the American colonies were confronted, their perceptions of these fears, and the modes of adaptation and reaction which they spurred. The geographical framework includes the 13 colonies and the West Indies as well as the whole Atlantic world up to 1763. Papers could deal with the novelty or continuities of the ‘fear factors’, confronting the Other (Natives, Blacks and/or Europeans), rumours and threats as much as actual hazards, the reactions and their consequences (Black Codes, diplomatic alliances, fortifications, role and intervention of the home country – or lack thereof…). The papers may either focus on one given geographic area and limited timeframe or be comparative.

Proposals should be sent to Lauric Henneton (UVSQ),
Bertrand Van Ruymbeke (Univ. Paris 8) and
Anne-Claire Merlin (Univ. Paris 8)

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8° « The only thing we have to fear is fear itself »: peur, audace et protection sociale.
Guillaume Marche
Paris 12 Val-de-Marne
Eveline Thévenard
Paris 4 Sorbonne

« The only thing we have to fear is fear itself » : c’est en ces termes qu’en 1933, Franklin D. Roosevelt proposait d’engager des réformes structurelles qui conduisirent à l’adoption du Social Security Act en 1935. La peur et l’audace sont en effet indissociables de la question de la protection sociale aux Etats-Unis : peur des Américains devant les « risques et vicissitudes de la vie », que la protection sociale doit limiter ; audace réformatrice, freinée par la crainte d’être accusé de « socialisme ».
On s’interrogera, d’une part, sur le rôle de la peur et de l’audace dans l’évolution d’un Etat providence toujours limité depuis les années 1930 : peur de menaces externes (communisme, immigration, terrorisme etc.) ou internes (profiteurs présumés, souvent issus de quelque minorité) ; audace pour transformer le contrat social états-unien, ou au contraire défendre un modèle de société reposant sur la responsabilité individuelle.
Cet atelier propose, d’autre part, d’envisager le rôle de la société civile et des mouvements sociaux. Les organisations (féministes, syndicales, religieuses, d’usagers etc.) militant pour le droit à la protection sociale insistent-elles sur la peur des victimes d’incidents de la vie, ou veulent-elles surtout pousser les décideurs publics à davantage d’audace ? Ont-elles recours à des formes de mobilisation audacieuses, ou à des modes traditionnels d’intervention dans la sphère publique ?

Les propositions sont à envoyer à Guillaume Marche
et à Eveline Thévenard

« The only thing we have to fear is fear itself ». Fear, audacity, and the welfare state.

“The only thing we have to fear is fear itself”. In 1933, following this historic statement, Franklin D. Roosevelt proposed a series of far-ranging reforms which culminated in passage of the Social Security Act in 1935. Fear and audacity are inseparable from discussions of social welfare policy in the United States: Americans’ fear of the “hazards and vicissitudes of life”, from which the social safety net is intended to protect them; the political audacity of reformers, hampered by their fear of being labeled “socialist”.
Papers may deal with the role of audacity and fear in the development of a welfare state which since the 1930s has been neither universal, nor comprehensive: the fear of threats, whether foreign (communism, immigration, terrorism…) or domestic (alleged scroungers usually identified with some minority); the audacity of attempting to transform the country’s social contract,
or, on the contrary, of holding on to a society based upon individual responsibility.
We also encourage submissions addressing the role of civil society and social movements. Do organizations (feminist, labor, religious, users’) advocating a more inclusive welfare state focus on the fear experienced by society’s victims, or do they urge political decision-makers to be more daring? Does their repertoire of collective action prefigure the political innovation they call for, or does it cautiously follow traditional forms of intervention in the public sphere?

Proposals should be sent to Guillaume Marche
and to
Eveline Thévenard

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ETUDES CULTURELLES / CULTURAL STUDIES

1° « La peur de l’Amérique noire : diabolisation de l’Autre noir dans les représentations culturelles et le discours politique »
David Diallo
Université Montesquieu Bordeaux IV

Cet atelier recherche des communications qui examineront comment les expressions culturelles et les discours politiques américains ont, respectivement, représenté et présenté des hommes et des femmes noirs de manière à susciter la peur. De nombreux textes américains ont fomenté, à travers ce que Jenny Sharpe, s’appuyant sur les travaux de Michel Foucault, appelle des « effets-vérité », un sentiment d’hostilité et de peur envers les hommes noirs. Par ailleurs, plusieurs hommes politiques, au cours de l’histoire des Etats-Unis, ont tenté de récupérer les voix d’électeurs en brandissant le spectre effrayant de l’homme noir violent.
Les participants à cet atelier auront pour ambition d’analyser des représentations terrifiantes aussi connotatives que, par exemple, celle du personnage archétypal de Gus dans Birth of a Nation, le film polémique de D.W. Griffith, ou d’évènements politiques comme la controverse suscitée par le cas de Willie Horton. Ils chercheront particulièrement à rendre saillant les enjeux symboliques, politiques, ou économiques sous-jacents au processus de diabolisation des Noirs américains (et d’autres communautés « racialisés » [Gilroy]), ainsi que ses effets pervers.

Les propositions sont à envoyer à David Diallo

“Fear of a Black America: Demonizing the Black Other in American Expressive Forms and Politics”

This panel seeks papers that would explore how American expressive forms and political discourses have repeatedly portrayed Black people in a fear-provoking way. Countless American texts have triggered, through what Jenny Sharpe (drawing her inspiration from Foucault’s work) calls “truth effects”, a sentiment of hostility towards Black males. Likewise, throughout American history, several politicians have tried to rally voters by means of frightening them with the specter of the violent Black male. This workshop sets out to examine fear-provoking portrayals of Black folks. Two examples would be that of the archetypical character of Gus in D.W. Griffith’s Birth of a Nation or political events reminiscent of the Willie Horton case. In a nutshell, this panel aims at bringing to light the political, symbolic, cultural or economic stakes inherent in both the process and the results of the demonization experienced by US Blacks.

Proposals should be sent to David Diallo

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2° « Peurs environnementales »
Yves Figueiredo
Université Paris-Sorbonne – Paris IV
François Gavillon
Université de Bretagne Occidentale

Au 21e siècle, a-t-on seulement peur de la nature, ou aussi pour elle ? Si aux États-Unis l’écriture de la nature est souvent glorieuse, une tendance moins triomphante est apparue au cours des deux dernières décennies environ : peut-être le grand motif de l’écolittérature contemporaine n’est-il plus celui de la perte, mais celui de la peur ou des peurs (écologiques, sociales, politiques, et parfois plus archaïques – on pense millenarianism, apocalypticism, survivalism). De leur côté les sciences humaines et physiques portent leur attention sur les risques encourus comme sur la perception de ces risques (risk-perception, risk-communication, risk-management, Paul Slovic) ainsi que sur le degré de menace qu’une société moderne est prête à supporter (Ulrich Beck).

Cet atelier explorera les formes variées des discours savants ou populaires, littéraires ou militants (poésie, roman, nouvelle, plaidoyer, essai scientifique, journal, récit de voyage…) qui expriment la peur face à la menace environnementale et analysera les modalités selon lesquelles le législateur répond à ces inquiétudes et à ces risques.

Les propositions sont à envoyer à Yves Figueiredo et à François Gavillon

“Environmental Fears”

In the twenty-first century are we only afraid of nature or also for it? If American nature writing often has a glorious tone, a less triumphant streak has appeared in the last two decades: the dominant motif of contemporary nature writing may no longer be loss, but rather fear — or fears (ecological, social, political, and sometimes more archaic ones – one thinks of millenarianism, apocalypticism, survivalism). In the fields of the humanities and the sciences, the focus has shifted to what risks we are facing and how we perceive them (risk-perception, risk-communication, risk-management, Paul Slovic) as well as to the degree of risk that a modern society is ready to bear (Ulrich Beck).

Papers in this workshop will explore the various forms of the discourses that express fear in the face of environmental threat, be they popular or academic, literary or militant (poetry, novels, advocacy, scientific essays, diaries, travel writing…) and will analyze the way these fears and risks are handled by lawmakers.

Proposals should be sent to Yves Figueiredo and François Gavillon

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3° La peur fait vendre, 1963-2009 – Atelier Culture Populaire.
guilbertgc@yahoo.com”>George–Claude Guilbert

Fear Sells, 1963-2009 – Popular Culture Workshop

In the twentieth and twenty-first centuries, fear has been at the heart of American popular culture, particularly since Kennedy’s assassination in November 1963. In American popular culture, fear sells. Participants are invited to wonder how and why and what kind of fear sells best. They will address the specific Americanness of the phenomenon. Every form of popular culture will be examined, except movies (unless studied along with tie-in products), but television (reality TV, series, serials), comic books and music will be favored. Also favored will be those papers that look at fear as linked to gender and race.
Examples: (1) the dramatic development of spooky Halloween since the 1960s into the USA’s second major holiday; (2) the merchandizing of fear that surrounds horror movies (tee-shirts, masks); (3) how the tabloid media exploit fear; (4) the hysterical spread of fears in the USA during the Cold War having to do with all things “Communist”; (5) sexual excitement & fear: the SM market; (6) fear and conspiracy theories; (7) fear of the colored Other (Latino, Black, Native American, etc. although this aspect will be covered by other workshops); (8) fear of monsters in America: from Moby Dick to abducting aliens via Big Foot; (9) fear of death & its manifestations in US graveyards such as Forest Lawn Cemetery in California.

Proposals should be sent to George–Claude Guilbert

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4° “Festins horrifiques”
Gilles Ménégaldo
Université de Poitiers
Anne-Marie Paquet-Deyris
Université de Rouen

Distinguer l’horreur de l’épouvante est ardu et les recherches théoriques sur ces deux sous-genres de la catégorie générique de l’« horreur » restent fluctuantes. Dans sa typologie Hollywood Cinema: An Introduction, Richard Maltby qualifie d’ailleurs cette catégorie d’« additionnelle ». Entre frustration et exhibition, champ survalorisé de l’horreur et hors-champ de l’angoisse et de l’épouvante, se déclinent toutes les modalités du genre horrifique dans les domaines esthétiques, économiques ou encore idéologiques.
Comment la catégorie de l’ « horreur » s’est-elle imposée à l’écran depuis les origines ? Comment les figures de l’Autre perçu comme menace absolue sont-elles mises en scène? Pourquoi et comment les figurations du « Monstre » varient-elles ou présentent-elles au contraire des invariants par delà les époques, les cultures et les mouvements?
Il s’agira d’explorer les masques de l’horreur ainsi que le concept de terreur en s’appuyant sur des approches multiples, à la fois théoriques, psychanalytiques, culturelles et historiques ou plus directement analytiques et esthétiques.

Les propositions sont à adresser à Gilles Ménégaldo
et à Anne-Marie Paquet-Deyris

Horror Feasts

Distinguishing between horror and terror often proves difficult and theoretical research on the two subgenres belonging to the generic category of Horror Film has fluctuating boundaries.
In Hollywood Cinema: An Introduction Richard Maltby defines this category as being additional. In between withholding and displaying, horror’s overemphasized field and the off-camera playground of anguish and terror, a whole array of horrific modes start unfolding–whether in the aesthetic, economic or ideological arenas.
How did the category of Horror first inscribe itself on screen? How were representations of the Other as the utmost threat staged? How and why did figures of the Monster evolve or on the contrary remained identical throughout times, cultures and movements?
One shall explore Horror and the notion of terror in their diversity using various approaches, whether theoretical, psychoanalytical, cultural, historical or, more specifically, analytical and aesthetic.

Proposals should be sent to Gilles Ménégaldo and to Anne-Marie Paquet-Deyris

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5° Qui a (encore) peur du rouge, du jaune et du bleu?
L’esthétique de la peur dans l’art abstrait

Richard Phelan
Université de Provence, Aix-Marseille 1
Anne Reynes
Université de Provence, Aix-Marseille 1

Des couleurs posées sur une toile peuvent-elles inspirer (plutôt que représenter) la peur ? La question et notre titre convoquent quatre toiles que Barnett Newman a peintes entre 1966 et 1970 et qui se trouvent aujourd’hui dans les musées de Los Angeles, de Stuttgart, d’Amsterdam et de Berlin. Après les années 50, une grande partie de la production artistique la plus novatrice des Etats-Unis, ayant pris ses distances par rapport à l’image figurative, semble en effet avoir cherché non pas la « délectation » (comme l’entendait Poussin) mais à provoquer chez le spectateur effroi, anxiété, intimidation. Cette ‘esthétique de la peur’ (mais le terme nécessite débat) se situerait du côté de l’expressionnisme abstrait et du minimalisme, et inclurait des oeuvres de Barnett Newman, Ad Reinhardt et Donald Judd. Notre atelier se propose d’explorer avant tout la manière technique dont cette esthétique opère dans la réception d’oeuvres spécifiques. Il s’agira également d’analyser les questions plus larges d’ordre culturel et historique ainsi mises en jeu.

Les propositions sont à envoyer à Richard Phelan
et à Anne Reynes

Who’s (still) afraid of red, yellow and blue?
The aesthetics of fear in abstract art

Can color arranged on canvas inspire — rather than represent — fear? Our question refers to the ironic title given by Barnett Newman to four paintings produced between 1966 and 1970 and today in the museums of Los Angeles, Stuttgart, Amsterdam and Berlin. After the 1950s, much innovative American art, having distanced itself from the figurative image, appears indeed to have sought to censor the viewer’s delectation and to instead provide an experience closer to awe, anxiety, or intimidation. Such an ‘aesthetics of fear’ (but the term needs to be examined) could be located between Abstract Expressionism and Minimalism, and its proponents would include Barnett Newman, Ad Reinhardt and Donald Judd. This workshop seeks to explore exactly, technically, how such an aesthetics operates in the viewer’s reception of specific visual works and also to investigate what larger (cultural, historical) issues are being thus engaged.

Proposals should be sent to Richard Phelan
and to Anne Reynes

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6° Quand on parle du diable … Discours du diabolisme dans la culture américaine
Christopher Robinson
HEC-Paris

Métaphore d’un malaise social, la rhétorique d’une conspiration diabolique a étayé des récits de tentation et de corruption, de confession et de damnation sur les sources diverses de peur et d’angoisse qui ont obsédé les Américains à travers les siècles. Cette peur du diable dérive de ce que Edward J. Ingebretsen décrit comme « une cosmologie religieuse que beaucoup d’individus sophistiqués considéreraient comme éculée». Pour autant, « l’autorité religieuse—ou peut-être son habitude—n’a pas disparu, mais est devenue souterraine, dissimulée partout, au vu de tous sous la forme de matière politique ». Autrement dit, le discours qui oppose le diabolique au divin continue à résonner dans l’inconscient politique américain. Ce qui pourrait expliquer pourquoi, comme le dit Arthur Miller, « nous ne sommes pas tout à fait certains même aujourd’hui que le diabolisme ne soit pas sacré et digne de respect ». S’inscrivant dans le cadre de cultural studies, cet atelier enquêtera sur les origines et l’évolution de ce discours, les valeurs affectives variées qui s’y attachent et les divers modes de production, artistiques ou autres, qu’il a assumés dans la culture américaine.

Les propositions sont à envoyer à Christopher Robinson

Speak of the Devil: The Discourse of Diabolism in American Culture

As a metaphor of social malaise, the rhetoric of diabolical conspiracy has mapped narratives of temptation and corruption, confession and damnation onto the various sources of fear and anxiety that have obsessed Americans over the centuries. This fear of the devil derives from what Edward J. Ingebretsen describes as “a religious cosmology which many sophisticated persons would declare to be tired and worn.” Be that as it may, “religious authority—or maybe its habit—has not gone away, but merely underground, hidden everywhere in full view as political commodity.” In other words, a discourse opposing the diabolical to the divine continues to resonate within the American political unconscious. And this helps to explain why, in Arthur Miller’s words, “we are not quite certain even now whether diabolism is holy and not to be scoffed at.” Following a cultural studies approach, this workshop will inquire into the origins and evolution of this discourse, the differing affective values attached to it, and the various modes of production, artistic or otherwise, it has assumed in American culture over time.

Proposals should be sent to Christopher Robinson

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7° « L’odeur de la peur » : dynamiques culturelles et stratégies narratives des magazines pulp américains (années 1880-1950)
Benoît Tadié
Université Rennes 2

Revenant sur les magazines pulp où il avait commencé sa carrière, Raymond Chandler parlait, dans les années 1940, de « l’odeur de peur que [leurs] histoires parvenaient à engendrer. Leurs personnages habitaient un monde qui avait mal tourné, où, bien avant la bombe atomique, la civilisation avait inventé le mécanisme de sa propre destruction et apprenait à s’en servir avec tout le ravissement stupide d’un gangster essayant sa première mitraillette. »

Cet atelier vise à éclairer le rôle des magazines pulp américains dans la création et la diffusion d’une « culture de la peur » nourrie des multiples angoisses de leur public. Les communications pourront aborder ce thème suivant plusieurs perspectives : étude de genres ou récits liés à la peur dans les magazines (policiers, science fiction, superhéros, horreur, weird menace, etc.) ; contextes historiques et sociologiques ; analyse de magazines, auteurs ou artistes spécifiques ; magazines pulp et culture de masse ; magazines pulp et culture établie ou d’avant-garde ; couvertures et illustrations ; publicité ; aspects économiques ; rédacteurs en chef et public.

Les propositions sont à envoyer à Benoît Tadié

‘The smell of fear’: Cultural Dynamics and Narrative Strategies of American Pulp Magazines (1880’s – 1950’s)

Reminiscing about the pulp magazines where he began his writing career, Raymond Chandler wrote, in the 1940’s, of ‘the smell of fear which [their] stories managed to generate. Their characters lived in a world gone wrong, a world in which, long before the atom bomb, civilization had created the machinery of its own destruction and was learning to use it with all the moronic delight of a gangster using his first machine-gun.’

This workshop looks at the way in which American pulp magazines helped to create and disseminate a ‘culture of fear’ which tapped into the multiple anxieties of their public. Papers are invited to address this general theme from various perspectives: studies of fear-related genres or narratives in the magazines (crime and private eye, science fiction, superheroes, horror, ‘weird menace’, etc.); historical and sociological backgrounds; studies of specific magazines or of individual writers and artists; pulp magazines and mass culture; crossovers between pulp magazines and mainstream or avant-garde culture; magazine covers and illustrations; advertising; economic aspects; editors and readership.

Proposals should be sent to Benoît Tadié

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8° Figures de frayeur : La peur du féminin en Amérique
Taïna Tuhkunen
Université de Versailles Saint-Quentin

Dans l’iconographie américaine, le féminin constitue souvent l’agent abject, chaotique, hérétique, phobique ou mortifère qui contamine le topos idéalisé ou rassurant. Si les peurs déclenchées par l’Autre féminin relèvent d’un patrimoine transculturel sans frontières, elles semblent avoir engendré des avatars spécifiquement nord-américains. De quelles manières ces figures de frayeurs féminines ont-elles évolué depuis les temps théocratiques et les premières Jézabels jusqu’à l’émergence du “momism”, concept dévéloppé par Philippe Wylie en 1942? Dans quelle mesure et sous quelles formes ces figures d’altérité perdurent-elles dans la littérature et les arts populaires américains, ou même sous les campagnes politiques actuelles? Ou bien, comme l’affirme Helene Meyers, l’auteur de Femicidal Fears: Narratives of the Female Gothic Experience (2001), les remises en scène post-féministes de l’horreur permettent-elles de se distancier des schémas essentialistes fondés sur la victimisation? Cet atelier interdisciplinaire accueille vos propositions de communication explorant les diverses manières dont la culture américaine incorpore les récits de peurs du/au féminin, y compris dans le domaine des “frissons” technoculturels.

Les propositions sont à envoyer à Taïna Tuhkunen

Figures of fright: The fear of femininity in America

In the American iconography, femininity has often been posited as the abject, chaotic, heretic, phobic or mortiferous agent that contaminates the idealized or reassuring topos. While the fears provoked by the female Other remain rooted in a transcultural, frontierless hinterland, they seem to have engendered specifically North American avatars. How have the female figures of fright evolved since the theocratic times and the first scarlet Jezebels until Philip Wylie’s post-war concept of “momism”? Can we still perceive traces of the frightful (m)other figure/s in American literature and popular arts, as well as beneath the contemporary political campaigns? Or as Helene Meyers, the author of Femicidal Fears: Narratives of the Female Gothic Experience (2001) contends, do the post-feminist restagings of horror allow us to move beyond plots based on female victimization and other easily essentialist equations? This interdisciplinary workshop welcomes papers exploring the variety of ways story-telling and history-telling incorporate fears of the feminine, including within the field of technocultural “thrills”.

Proposals should be sent to Taïna Tuhkunen

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LITTERATURE / LITERATURE

1° L’inscription du trauma dans la littérature américaine
Marc Amfreville
Université Paris 12

Cet atelier invite ses participants à réfléchir à l’inscription littéraire du trauma, au sens scientifique de ce terme telle que l’ont défini tour à tour Freud et Ferenczi. On se gardera donc de toute réduction ou vulgarisation qui en ferait un vague synonyme d’expérience douloureuse, pour au contraire s’attacher à mettre au jour ces cas où s’est produite une peur telle, une effraction si violente, qu’elles n’ont pas laissé de trace dans la mémoire consciente. La littérature, sans toujours le formuler aussi nettement, est riche en exemples où l’ellipse, l’élision, la fracture – pour ne citer que 3 exemples – se font les manières de dire ce qui précisément ne peut pas être dit et qui ne saurait être confondu avec un “indicible” fade et bêlant (pour reprendre une irritation d’Agamben….).
Sur le modèle de ce qui se passe dans la psyché, le trauma reste “hors champ”, et n’est perceptible que par les ondes du choc initial. Le trauma sera considéré comme une modalité de la peur, le mode de représentation d’un effroi, et seront privilégiées les propositions de communication qui veilleront à croiser fondements théoriques et transcription formelle.

Les propositions sont à envoyer à Marc Amfreville

Writing Trauma in American Literature

The objective of this panel is for participants to reflect on the impact that trauma as it was scientifically defined in the works of Freud and Ferenczi respectively may have on the literary text. Avoiding simplistic or popular approaches, which risk reducing trauma to a vague synonym of any distressing experience, contributors should instead focus on cases of fear so profound and invasive as to leave no trace in the conscious memory. Without necessarily naming the phenomenon, literary texts offer a wealth of instances in which ellipsis, ellision or formal disruption, to mention only these three figures, function as ways of expressing the inexpressible (which is not, to repeat Agamben¹s irritated comment, to be confused with some flat and stale idea of the ” unspeakable “).
In accordance with generally accepted models of the psyche, trauma remains beyond the reach of consciousness and is perceptible only through the shock waves sent out by it. Trauma will thus be approached as an extreme form that fear can take and also as the mode of representing that terrifying extreme. Contributions that set out to study the textual transcription of trauma within a rigorously defined theory framework will be privileged.

Proposals should be sent to Marc Amfreville

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2° L’écriture de la peur
Sylvie Bauer
Université de Paris X-Nanterre.
Marie-Odile Salati
Université de Savoie

L’écriture de la peur pose un problème radical de représentation. Cet atelier tentera de déterminer comment l’écriture conjure le manque à dire, qu’elle cherche à combler le vide de la représentation par le trop-plein de signifiants ou qu’elle fasse apparaître la présence occultée en creux dans les soubresauts de l’écriture. On pourra explorer les détours empruntés par l’écriture pour signifier la peur sans la dire, ainsi que la tension dans laquelle s’écrit la peur, entre absence et présence, fantasme et réalité, indétermination et précision, aphasie et compulsion à dire. On interrogera le rapport entre peur et visibilité, la question de son in-carnation, de la matérialité du corps et du visage comme surfaces d’impression, doublée de celle du langage, dont les sons et les rythmes véhiculent les pulsations intimes de l’affect, les excès d’une rhétorique ostentatoire attirant l’attention sur la difficulté de figurer l’irreprésentable. Enfin, la peur se fait peur de ne pas parvenir à traduire le vécu en mots, angoisse de la page blanche, les peurs fictionnelles fonctionnant comme métaphores de la hantise de l’indicible.
Les propositions sont à envoyer à Sylvie Bauer et à Marie-Odile Salati

The Language of Fear

The language of fear raises the issue of representation. This workshop aims at showing how writing grapples with what cannot be said, either through filling in the void of representation by displaying too many signifiers or by conjuring up the hidden omnipresence of fear through the convulsions of writing. It might therefore be worthwhile exploring the roundabout ways writing chooses to signify fear without ever naming it, along with the tensions in which fear materializes. Another focus could be how the moment of fear is given to see, as it is incarnated in the materiality of bodies and faces as surfaces of inscription, as well as in the materiality of language, whose sounds and rhythms are able alone to convey the inner throbbing of fear, or else in ostentatious rhetorical devices, drawing the reader’s attention to the difficulty of uttering the unutterable. Eventually fear becomes the anxiety of writing, the fear of being unable to translate life into words, of facing the white page, with the fictional fears acting as metaphors for the writer’s own.

Proposals should be sent to Sylvie Bauer and to Marie-Odile Salati

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3° Peur et pétrifications identitaires dans les littératures américaines contemporaines
Martine Chard-Hutchinson
Université Paris Diderot
Jean-Paul Rocchi

Le but de cet atelier est, d’une part, de faire le point sur l’évolution des représentations de l’autre — voir en particulier si l’Africain américain et le Juif sont encore des figures d’altérité dans les littératures minoritaires et/ou « mainstream » et envisager l’émergence de nouvelles définitions. Il s’agira de voir comment la peur entre encore en jeu dans ces représentations, de montrer comment elle colore éventuellement les perspectives ou les déforme, dans quelle mesure elle a un effet de pétrification.
D’autre part, on pourra aussi s’intéresser à la nouvelle littérature du Désastre, née du traumatisme du 9/11, en ciblant plus particulièrement l’expression de la Peur en tant que réactivation des spectres de l’esclavage et de la Shoah.

Les propositions sont à adresser à Martine Chard-Hutchinson et à Jean-Paul Rocchi

Diversity and the Fear Factor in Contemporary American Fiction.

This workshop focuses on the Other as the root of the fear factor, and the evolution of its representations in contemporary minority or mainstream American fiction. We intend to discuss the validity of African-American and Jewish characters as potential Others and the emergence of new « types ». We also welcome papers dealing with the new literature of Disaster, and particularly the post 9/11 fiction which reactivates the frightening ghosts of slavery and of the Shoah — and to what effect.

Proposals should be sent to Martine Chard-Hutchinson and to Jean-Paul Rocchi

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4° Adapter les figures de la peur au cinéma
Gilles Menegaldo
Université Paris Diderot
Anne-Marie Paquet-Deyris

Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’une analyse du rapport entre littérature et cinéma. Consacré aux nouvelles approches de la question de l’adaptation, il s’intéressera au renouveau théorique qui accompagne actuellement la transposition à l’écran de films d’horreur et films fantastiques déclinant les figures de la peur.

De quelles manières des textes littéraires canoniques − ou plus populaires − sont-ils investis et retravaillés par les scénaristes et cinéastes pour créer une série d’effets-peur ? Comment la figure du monstre, ou encore celle du spectre au succès exponentiel depuis les années 2000, reformatent-elles l’expression de la peur au cinéma ?

Les propositions sont à adresser à Gilles Menegaldo et à Anne-Marie Paquet-Deyris

Adapting for the screen the figures of fear from literary texts.

This workshop is a survey of the broader film-and-literature field and focuses more narrowly on adaptation. Dedicated to new approaches to the theory of adaptation, its aim is to offer specific insights into the process of transposition from horror or supernatural novels to films staging the fear factor.

How are canonical literary texts, or more popular ones, reworked on and reformated by screenwriters and directors in order to inscribe on screen a whole new variety of figures of fear? How can new representations of the monster or the ghost−which has recently found a new lease of life from Japan to the United States for instance−reshape the expression of fear in the movies?

Proposals should be sent to Gilles Menegaldo and Anne-Marie Paquet-Deyris

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5° Spectres de la poésie américaine
Axel Nesme
Université de Lyon II

Depuis le précepte poundien « Go in fear of abstractions », certaines poétiques américaines de la modernité s’articulent par le biais des exclusions qu’elles pratiquent pour affirmer leur spécificité. On pourra examiner les modalités apophatiques de leur élaboration, les modèles négatifs qui les hantent et comment elles s’efforcent de les surmonter. Comme leurs prédécesseurs modernistes, les avant-gardes contemporaines se construisent-elles encore à coup d’audaces poétiques, et si oui, selon quels critères définira-t-on des écritures plus frileuses et pusillanimes ? La notion d’angoisse de l’influence garde-t-elle sa pertinence dès lors que la poésie est conçue comme pratique communautaire et ne se donne plus comme priorité la défense et illustration de la subjectivité lyrique ?

On pourra plus généralement se pencher sur les craintes qui habitent le poème américain, sur ce qu’il refoule ou redoute de nommer, soit sous la pression des codes, soit dans le souci de promouvoir une écriture du mi-dire, préférant la dérive métonymique au saut métaphorique. Enfin, on se demandera quelle place le poème ménage à l’objet phobique et comment il inscrit l’affect d’angoisse dans sa lettre.

Les propositions sont à envoyer à Axel Nesme

American Poetry and Its Ghosts

Beginning with Pound’s precept, “Go in fear of abstractions,” certain modern American poetics have been founded on exclusionary practices necessary for them to assert their own specificity. Those apophatic modes of self-definition call for examination, as do the negative models that keep haunting such poetics and the strategies they deploy in order to overcome this heritage. Like its Modernist predecessors, does the contemporary avant-garde define itself through the audacity of its attacks against the poetic status quo? If so, what criteria define more demure or timorous forms of writing? How relevant today is the notion of anxiety of influence, when poetry is seen as a community practice and lyrical subjectivity no longer occupies centerstage?
More generally, what fears are echoed in American poems? What is being repressed or left unsaid, be it under the pressure of various codes or with a view to promoting aesthetics of indirection which privilege metonymic drift over metaphorical leaps? Finally, how do poems negotiate with the phobic object, and how do they inscribe anxiety in their letter?

Proposals should be sent to Axel Nesme

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6° En attendant l’apocalypse: écrivains du Sud, de la guerre froide à la guerre contre la terreur
Jacques Pothier
Université Versailles St Quentin

Dans son discours de réception du prix Nobel de littérature en 1950, Faulkner s’adressait en ces termes aux écrivains plus jeunes que lui : “Our tragedy today is a general and universal fear so long sustained by now that we can even bear it. There are no longer problems of the spirit. There is only the question: When will I be blown up?” Dans quelle mesure la peur, celle du Sud de la Guerre Froide, marginalisé par la guerre mondiale, secoué par l’agitation des droits civiques, influe-t-elle sur les genres et les modes d’écriture de l’époque–et dans quelle mesure peut-on comparer cet âge d’angoisse avec le nôtre?

Les propositions sont à adresser à Jacques Pothier

Waiting for the Apocalypse: Southern Writers from the Cold War to the War on Terror

Upon receiving the Nobel Prize for literature in 1950, Faulkner addressed the younger generation of writers: “Our tragedy today is a general and universal fear so long sustained by now that we can even bear it. There are no longer problems of the spirit. There is only the question: When will I be blown up?” To what extent does fear, the fear of the South in the Cold War, just after it was sidelined by the second global war and brought back to the center of national attention by the embarrassing struggle for Civil Rights, influence the genres and modes of writing in the period—and to what extent can this age of anxiety be compared with ours?

Proposals should be sent to Jacques Pothier

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7° Pour une critique de la peur ? Transactions affectives en Nouvelle-Angleterre
Cécile Roudeau:
Paris III

L’émotion semble avoir retrouvé une place dans le discours critique. Contre le monopole du logos, contre le mythe de l’observateur objectif, une certaine critique n’entend plus rejeter l’émotion mais la pose comme outil épistémologique à part entière. Les émotions ainsi réhabilitées sont émotions conjonctives, elles relèvent de l’empathie. La peur, expérience du dessaisissement, naît, elle, de la fissure du sujet. Elle suppose et met en œuvre un écart qui, sans donner lieu à une distance objective, fait signe vers l’interprétation. Cet atelier souhaite poser la question de la pertinence de la peur comme outil épistémologique dans l’analyse littéraire. En Nouvelle-Angleterre, lieu de l’écart par excellence, la peur est plus qu’un thème récurrent; elle est pivot de la représentation et paradigme de la réception. On réfléchira notamment à la constitution, par l’écriture, d’une communauté de récepteurs à la fois critique et émotive, un « public intime » (Berlant) qui a à voir avec la nation, cette autre communauté que la peur, charnière entre l’hypersubjectif et le « commun », constitue de ses « transactions affectives ».

Les propositions sont à envoyer à Cécile Roudeau

Who’s Afraid of Fear? Affective Transactions in Critical Discourse: the Case of New England Literature.

Critical discourse is no longer afraid of emotions. Literary criticism has reasserted feelings as an epistemological tool in their own right. But while denouncing the monopoly of the logos and the myth of the objective observer, the affective turn has focused on conjunctive emotions and emphasized empathy at the expense of fear. Fear, however, emerges from internal difference—a fissure within the subject which undermines objective distance and opens up new interpretive possibilities. This workshop will take New England literature as a case study in asking the question of the epistemological place and relevance of fear in literary criticism. New England as a literary artifact of American letters has been constructed as the locus of internal difference. More than a recurrent theme in its literature, fear has been a pivot in its representation and a paradigm of its reception. We will explore how the writing of fear builds what Berlant calls an “intimate public”. Operating as a hinge between the hyper-subjective and the common, fear has been a tool in building community out of “affective transactions”.

Proposals should be sent to Cécile Roudeau

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8° Métafiction du danger : narrateurs et récits en péril
Arnaud Schmitt
Université Montesquieu Bordeaux IV

Dans le dernier chapitre de The Human Stain, Zuckerman, narrateur attitré de Philip Roth, décrit sa rencontre avec un homme qu’il soupçonne de meurtre. A la fin d’une conversation pleine de sous-entendus, Zuckerman s’éloigne lentement, ce qui amène le lecteur à craindre le pire : « He was behind me, still holding that auger as slowly I started away. It was a long way ». Crainte vaine cependant, puisque l’existence même du texte prouve que le narrateur a survécu. Mettre son narrateur en danger est une figure de rhétorique, une façon pour l’auteur de créer une tension qui va au-delà du simple déroulement d’une intrigue ; elle lui permet d’impliquer son lecteur dans la transmission du récit et de dynamiser l’échange intersubjectif. Dans Psychoanalysis and Storytelling, Peter Brooks écrit : « most narratives speak of their transferential condition – of their anxiety concerning their transmissibility ». Cet atelier accueillera des communications traitant de cette angoisse de la non-transmissibilité, et de la manière dont les auteurs américains ont élargi les frontières diégétiques de leurs textes en décrivant les peurs de leurs narrateurs, créant ainsi une métafiction du danger.

Les propositions sont à adresser à Arnaud Schmitt

Metafiction of Danger: Narrators and Narratives in Jeopardy

In the last chapter of The Human Stain, Zuckerman, Philip Roth’s regular narrator, describes his encounter with a man he suspects of being a murderer. At the end of a conversation fraught with innuendos, Zuckerman walks away, making the reader fear for his life: « He was behind me, still holding that auger as slowly I started away. It was a long way ». However, the text itself is sufficient proof that the narrator has survived. Jeopardizing one’s narrator is a rhetorical figure, a way for the author to create tension beyond the unfolding of a plot. It allows an author to involve the reader in the transmission of the narrative and to energize the intersubjective relation. In Psychoanalysis and Storytelling, Peter Brooks notes: « most narratives speak of their transferential condition – of their anxiety concerning their transmissibility ». This workshop welcomes papers dealing with this fear of non-transmissibility, and addressing the ways American authors have enlarged the diegetic limits of their texts by depicting the fears of their narrators, thus creating a metafiction of danger.

Proposals should be sent to Arnaud Schmitt