Prescriptive Literature CREW, 19 mai , 14h

Cher.e.s collègues,

Nous sommes heureuses d’annoncer la relance du séminaire « Prescriptive Literature » (CREW, Sorbonne Nouvelle) après une pause liée à la crise sanitaire.

La deuxième séance aura lieu le mercredi 19 mai à 14h. Nous écouterons trois intervenant.e.s parler d’une notion, d’acteurs et de mobilisations qui peuvent s’inscrire dans notre discussion autour de la littérature normative.

– Anne Légier (CREW, Sorbonne Nouvelle/AMU)

« Comment avorter à l’étranger : petits guides pratiques et médicaux du Clergy Consultation Service »

– Jean-Paul Lalemand-Stempak (CENA/EHESS)

« Construire, réifier ou performer ? Les communautés afro-américaines au prisme de la littérature scientifique des années 1960 »

– Sameh Dellaï (LLCP, Université Paris 8)

« Prolégomènes philosophiques à l’étude de l’autorité : approche notionnelle »

Veuillez trouver les résumés de ces trois interventions ci-dessous.

Pour obtenir le lien Zoom de la séance, merci d’écrire à christen.bryson-charle avant le 19 mai à 13h.

Nous prévoyons une troisième séance le 18 juin à 14h où nous entendrons Favian Mostura (CREW, Sorbonne Nouvelle) parler de “The evolution of the concept of guidance in US education, 1900s-1950s” et Christen Bryson (CREW, Sorbonne Nouvelle) de “Engineering the Postwar Family: Experts Advising Couples and Parents”.

Bien cordialement,

Christen Bryson et Hélène Le Dantec-Lowry

Anne Légier (CREW, Sorbonne Nouvelle)

« Comment avorter à l’étranger : petits guides pratiques et médicaux du Clergy Consultation Service »

Dans les années précédant l’arrêt Roe v. Wade (1973), un groupe de pasteurs et de rabbins, appelé le Clergy Consultation Service (CCS), mit en place un réseau pour aider les Américaines à avorter sans se mettre en danger. Il les adressa notamment à des médecins exerçant au Japon, en Suède, en Angleterre ou au Mexique. Afin de mieux préparer ce voyage dans l’inconnu, les membres du CCS mirent au point de petits guides pratiques et médicaux élaborés grâce à des retours d’expérience. Ces documents, conservés dans les archives de l’organisation, mettent en lumière l’aspect pratique d’une activité cachée et permettent de reconstruire en filigrane une réalité à laquelle l’historien a peu accès.

Jean-Paul Lallemand-Stempak (CENA, EHESS)

« Construire, réifier ou performer ? Les communautés afro-américaines au prisme de la littérature scientifique des années 1960 »

Au terme de mouvement pour les Droits civiques alors que la société américaine ne se remet qu’à peine d’une décennie marquée par les divisions, de nombreux scientifiques, dans la plus pure tradition de l’ingénierie sociale de l’ère progressiste, s’emparent de la question des communautés afro-américaines afin d’offrir des outils de compréhension et d’ajustement des politiques publiques à un gouvernement le plus souvent désemparé. Bien que les concepts de communauté et de famille soient au cœur des débats et des nouvelles politiques publiques, ces derniers sont loin de faire consensus tant d’un point de vue scientifique qu’auprès des acteurs concernés. Cette communication vise à comprendre à travers l’étude d’un projet fédéral portant sur une communauté urbaine et rurale, comment l’État, la science et les groupes sociaux perçoivent et pensent la communauté.

Sameh Dellaï (LLCP, Université Paris 8/ PHILAB – Tunis 1)

« Prolégomènes philosophiques à l’étude de l’autorité : approche notionnelle »

Le terme « autorité » recèle une ambiguïté que l’étymologie ne suffit pas à lever : autorité vient du latin auctoritas, de auctor, qui signifie « augmente la confiance, garant et modèle ». Il nous faut d’emblée distinguer la notion d’autorité d’avec celle de pouvoir, avec laquelle est trop souvent confondue. Toutefois, sans être fausse, cette distinction entre « autorité » et « pouvoir » semble lacunaire et grossière. Elle ne nous permet pas de saisir le propre de la notion d’autorité qui demeure équivoque. Nous proposons de saisir dans leur spécificité les notions d’autorité et de pouvoir et d’examiner laquelle des deux suppose l’autre. De nombreux philosophes en ont traitée depuis l’antiquité abordée, cependant ils étudiaient le plus souvent le transfert de l’autorité et sa genèse, sans aborder la question de son essence. Nous abordons la notion en soi, afin de l’analyser en situation dans les domaines du pouvoir politique et du savoir.