Writing the long-term history of sexual harassment

Clementine Tholas <ctholas@gmail.com>

Chères collègues, chers collègues
La question sur du harcèlement sexuel et des violences sexuelles et sexistes est au coeur des activités académiques et des initiatives pédagogiques de l’année 2021. Au delà de la mobilisation étudiante récente sur les réseaux sociaux, dans la rue et dans les médias, les chercheurs et chercheuses contribuent à mettre en lumière des pratiques passées et présentes comme en attestent les initiatives suivantes:
1) Un collectif inter-universitaire prépare un documentaire [ « Briser le Silence des Amphis »] sur le harcèlement et les VSS à l’université pour l’autome 2021. Plus d’informations disponibles sur le lien suivant: http://www.univ-paris3.fr/chargee-de-mission-pour-l-egalite-femmes-hommes-egalite-des-sexes-et-etudes-de-genre–348074.kjsp?RH=1178873365342
2) Le colloque organisé par l‘UVSQ les 9 et 10 décembre 2021: « Écrire l’histoire du harcèlement sexuel sur la longue durée : nommer, dénoncer, représenter, mettre en image ou en musique » ( appel détaillé ci-après).
Bien à vous,
Clémentine TholasMCF en civilisation américaineUniversité Sorbonne Nouvelle

Appel à communications.

Colloque Projet AVISA. 9-10 Décembre 2021.

Écrire l’histoire du harcèlement sexuel sur la longue durée : nommer, dénoncer, représenter, mettre en image ou en musique.

Ce colloque entre dans le projet AVISA co-dirigé par Armel Dubois-Nayt de l’université de Versailles-Saint-Quentin (DYPAC) et Réjane Vallée de l’université d’Évry Val d’Essonne (Centre Pierre Naville en collaboration avec le SLAM) avec le soutien de la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay et le parrainage de la SIEFAR et de la SAGEF. Ce projet entend ouvrir le chantier de l’historicisation sur la longue période du phénomène social qualifié aujourd’hui de harcèlement sexuel en mobilisant la littérature, l’histoire, le cinéma, les arts. Pour une présentation générale, voir le site : https://avisa.huma-num.fr/s/avisa/page/accueil

Françoise Héritier s’interrogeait quelque temps avant sa mort sur le moment historique que l’Occident vit sous l’effet de l’affaire Harvey Weinstein, un moment qui semble marquer une rupture de sensibilité sur la question du harcèlement sexuel et qui correspondrait à une libération de la parole des femmes devant les violences qu’elles subissent.

Pour établir la singularité de l’ère post-Weinstein, il apparaît cependant nécessaire de considérer le harcèlement sexuel comme un phénomène historique ayant connu des occurrences antérieures à la post-modernité, une position déjà défendue en 1994 par Carol Bacchi et Jim Jose, qui mettaient en garde contre la tendance à représenter le harcèlement sexuel comme une « découverte » des mouvements féministes actuels (Bacchi & Jose 263). Telle est la dynamique générale du projet AVISA.

Le harcèlement sexuel est ici entendu, hors d’une définition juridique précise en raison d’une recherche sur la longue période et dans plusieurs espaces géographiques, dans un cadre conceptuel qui englobe sa version française et sa version anglophone. Dans ce cadre, le harcèlement sexuel est ici entendu comme le fait d’incommoder quelqu’un :

  • en tenant de manière répétée des propos à caractère sexuel ou en effectuant des gestes à caractère sexuel (lorgnades, sifflements, cris, etc…)
  • en imposant des contacts physiques non désirés (baisers, attouchements, pincements, etc…) constituant une agression.
  • en faisant des avances sexuelles non désiré

Le harcèlement sexuel peut précéder dans le temps et précède dans la hiérarchie des violences sexuelles la coercition sexuelle ou le viol. Il consiste en des micro-agressions assimilables selon la formule de Mary Bularzik à un « petit viol » puisqu’elles constituent une invasion de la personne par suggestion ou par intimidation en confrontant la victime, de manière plus ou moins frontale, à sa vulnérabilité (Bularzik 118). Le harcèlement sexuel est donc une forme de pression qui vise à déstabiliser une personne pour qu’elle cède et s’abandonne à l’acte sexuel. Il s’agit d’un outil d’emprise mentale qui annihile toute forme possible de consentement et dont l’invisibilité est nourrie par le soupçon récurrent de la fausseté de la résistance féminine.

L’histoire du harcèlement sous l’angle des représentations implique dans un premier temps de retrouver son existence sémiotique. Il s’agira donc pour nous de reconstituer le lexique du harcèlement sexuel à travers les siècles car les catégorisations contemporaines dans les différents espaces linguistiques couverts sont impropres à saisir la compréhension des actes qui relèvent de ces formes de violence à d’autres époques (Myriam Soria 58). Alain Boureau a souligné la difficulté à trouver un nom à ce délit, à la fois neuf et ancien, entré dans le code pénal en France en 1992 sous le terme de « harcèlement sexuel », une expression qui selon lui ne convient pas car elle est la traduction du sexual harassment anglais et « renvoie à un système métaphorique de l’assaut et de la guerre propre à la version américaine de la common law» (Boureau 9). Il réfute également l’usage métaphorique par la presse à la même époque du terme « droit de cuissage » appliqué au monde de l’entreprise puisque ce droit seigneurial relève de la mythographie en tant que norme juridique de la France médiévale (Boureau 251-253). Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille renoncer à reconstituer le lexique sous lequel « le problème diffus, difficile à étiqueter, de l’utilisation masculine du pouvoir social à des fins sexuelles » (Boureau 18) a été signalé et dénoncé. D’autant que les termes « harceler » et « harasser » sont usités pour renvoyer à ce type de violence sexuelle dès le 16ème siècle comme en atteste une idillie de Jean Vauquelin de La Fresnaye dans laquelle une bergère reproche expressément à un chasseur de la « harceler » et de la « harasser » ( Travers 586). La difficulté de dénomination rencontrée par Alain Boureau tient au fait qu’il n’envisage le harcèlement sexuel que dans un contexte de relations sociales de travail, ce qui n’est pas notre cas.

Dans le cadre de ce premier colloque, il s’agira d’interroger les sources historiques, littéraires, filmiques et artistiques pour :

  • retrouver des victimes passées de ce marqueur de la domination masculine et les rendre à nouveau visibles en s’interrogeant notamment sur la relation de pouvoir – qu’elle soit économique, politique, matérielle ou symbolique – entre l’auteur et la victime ou à l’aune sociale des catégories féminines (vierge, femme mariée, veuve, nonne, femme célibataire).
  • reconstruire le lexique juridique, littéraire ou ordinaire utilisé selon les époques et selon les lieux, pour qualifier des actes dont il faudra déterminer s’ils étaient licites ou illicites à travers l’analyse des normes littéraires ou sociales et les règles théoriques de la période. Les évolutions lexicales vers des usages linguistiques communs seront des preuves éventuelles que le harcèlement sexuel a pu, à d’autres époques que la période contemporaine, participer à la construction d’une identité de genre dans la mesure où il était imposé à une catégorie sociale qui se reconnaissait implicitement comme telle.
  • Les analogies animales et les bestiaires formés pour dénoncer ces agissements, à l’instar de la campagne lancée contre le harcèlement dans les transports franciliens – IDF en 2018 qui représentait les auteurs d’agression par des animaux, pourront également faire l’objet de propositions de communication.
  • De la même manière, les communications confrontant les mots des victimes à ceux de leurs harceleurs se retranchant par exemple derrière l’amour, l’humour, la plaisanterie ou la familiarité, permettront de mieux cerner les raisons éventuelles de l’absence de réaction face à ce type de violences faites aux femmes dans un lieu donné à un moment donné. Les communications faisant entendre les voix de femmes qui ont dénoncé ces actes dans leurs témoignages, leurs correspondances ou leurs œuvres sont également les bienvenues.
  • Nous invitons les communications analysant de scènes de harcèlement sexuel au cinéma ou dans les séries télévisées. On pourra ainsi étudier comment le harcèlement sexuel est représenté, avec quelles images et quels sons.
  • Si au cinéma, les viols et agressions sexuelles semblent de prime abord plus spectaculaires et présents, un rapide examen de corpus montre qu’au contraire, le harcèlement sexuel est particulièrement présent, mais particulièrement banalisé, au détour d’une phrase, d’une situation, d’une scène, en étant rarement au cœur du film en question. La fonction comique ou dramatique dans une intrigue ainsi que le parti pris du metteur en scène ou de l’artiste et la réception par le public ou la critique, pourront être des axes d’analyse complémentaires. Il sera aussi possible de se demander si le genre du film, la nationalité, la période, l’équipe de réalisation… ont eu un impact sur la nature de cette représentation, ainsi que le support. Ainsi, le temps long de la série télévisée permet-il de représenter autrement le harcèlement sexuel ?

Enfin, les contributions en histoire de l’art pourront analyser le système de signification qui structure la composition des œuvres. On pourra s’interroger  sur :

  • la nature de la figuration de ce type de violence sexuelle (érotique, moralisante, misogyne,…) dans la peinture ou le dessin,
  • le rapport de sexe dans ces tableaux ou dessins,
  • la fonction idéologique du décor susceptible de naturaliser ou au contraire d’urbaniser le harcèlement sexuel mais également de le rattacher à une classe sociale (classes luxueuses et luxurieuses, ou au contraire classes inférieures et immorales … ),
  • les identifications possibles ou attendues du spectateur au voyeur, au harceleur ou à la victime.

Il s’agira par le biais de ces interventions d’envisager sur le long terme de l’histoire du cinéma, de la télévision et des arts, les croyances et les perceptions autour du harcèlement sexuel qu’ils ont véhiculées ainsi que la manière dont ils ont relayé les idées reçues sur les profils de harceleurs et des victimes.

Les propositions de communication (environ 250 mots) devront être envoyées, accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, pour le 15 juin 2021 aux adresses suivantes : armel.dubois-nayt@uvsq.fr et rejane.vallee@univ-evry.fr.

Si les conditions sanitaires l’exigent, le colloque se tiendra les 9 et 10 décembre 2021 dans un format hybridé en présentiel à Versailles et à Évry et en distanciel afin de pouvoir accueillir tous les participant·es.

Comité scientifique : Mathilde Bombart (Université de Versailles-Saint-Quentin), Susan Baddeley (Université de Versailles-Saint-Quentin) , Line Cottegnies (Sorbonne Université), Brigitte Gauthier (Université d’Évry Val d’Essonne), Marie-Elisabeth Henneau (Université de Liège), Didier Lett (Université de Paris), Caroline Muller (Université de Rennes 2), Guillaume Peureux (Université Paris Nanterre), Anne Rochebouet (Université de Versailles-Saint-Quentin), Sarah Sepulchre (Université catholique de Louvain), Sylvie Steinberg (Ecole des hautes études en sciences sociales).

Comité d’organisation : Armel Dubois-Nayt (Université de Versailles-Saint-Quentin), Louise Piguet (Université Sorbonne Nouvelle), Chloé Tardivel (Université de Paris), Réjane Vallée (Université d’Évry Val d’Essonne).

Bibliographie indicative :

– Carol Bacchi et Jim Jose, « Historicising Sexual Harassment », Women’s History Review, 3.2, 1994, 263-270.

– Carrie N. Baker, The Womens Movement against Sexual Harassment, Cambridge, CUP, 2008.

– Julie Berebitsky, Sex and the Office: a History of Gender, Power, and Desire, New Haven : Yale University Press, 2012.

– Alain Boureau, Le droit de cuissage : la fabrication d’un mythe : (XIIIe-XXe siècle), Paris, Albin Michel, 1995.

– Mary Bularzik, « Sexual harassment in the workplace : Historical notes », 12 Radical America, 25, 28-38 , 1978.

– Aubrey Dillon- Malone, Hollywood’s Second Sex: the Treatment of Women in the Film Industry, 1900-1999, Jefferson, North Carolina : McFarland & Company, Inc., Publishers, 2015.

– Faye E. Dudden, “Serving Women : Household Service in Nineteenth Century America”, 213-219 (1983).

– Stéphanie Gaudillat Cautela, « Questions de mot. Le Viol au XVIe siècle, un crime contre les femmes », Clio HFS, 24, 2006, p. 57-74.

– Annette Lévy-Willard, Chroniques d’une onde de choc= #MeToo secoue la planète, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2018.

– Marie-Victoire Louis, Le droit de cuissage : France, 1860-1930, Paris : Éditions de l’Atelier, 1994.

– Catharine A. MacKinnon, Butterfly Politics, Cambridge, Massachusetts : The Belknap Press of Harvard University Press, 2017.

– Hélène Merlin-Kajman, La littérature à l’heure de #Metoo, Paris, les éditions d’Ithaque, 2020.

– Stephen J. Morewitz, Sexual harassment & social change in American society, San Francisco & London, Austin & Winfield, 1996.

– Ruth Roser, The Lost Sisterhood: Prostitution in America, 1900-1918, p. 152-155 (1982).

Kerry Segrave, The sexual harassment of women in the workplace, 1600 to 1993, Jefferson, N.C. ; London : McFarland, c1994.
Id, Beware the Masher : Sexual Harassment in American Public Places, 1880-1930, Jefferson, North Carolina : McFarland & Company, Inc., Publishers, 2014.

– Laura W. Stein, Sexual Harassment in America: a Documentary History, Westport, Conn. ; London ; Greenwood Press, 1999.

– Fed Strebeigh, Equal: Women Reshape American Law, New York, London, W.W. Norton, 2009.

– Julien Travers (ed.), Les diverses poésies de Jean Vauquelin Sieur de la Fresnaie, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870, Tome 2.

– Judith R. Walkowitz, « Shopping, Street Harassment, and Streetwalking in Late Victorian London », Representations, 62, 1998, p. 1-30.

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Call for Papers.

Avisa project conference 9-10 December 2021.

Writing the long-term history of sexual harassment: naming, denouncing, representing, picturing and putting to music.

This conference is part of the AVISA project co-directed by Armel Dubois-Nayt from the University of Versailles-Saint-Quentin (DYPAC) and Réjane Vallée from the University of Évry Val d’Essonne (Centre Pierre Naville in partnership with the SLAM research centre) and funded by the MSH-Paris-Saclay with the sponsorship of SIEFAR and SAGEF. This project aims at laying the foundations of the historicization of the social phenomenon known today as sexual harassment by recovering its historical occurrences but also turning to its representations in literature, the visual and performing arts as well as the cinema. For an overview of the project see: https://avisa.huma-num.fr/s/avisa/page/accueil

Shortly before her death, Françoise Héritier reflected on the historical moment that the Western world had been facing in the wake of the Weinstein case. This moment seems to be marking a departure from the way in which sexual harassment has hitherto been perceived while granting women the freedom to speak about the violence they experience.

To establish the historical singularity of the post-Weinstein era, it is however necessary to consider sexual harassment as a historical phenomenon which can be traced back to the Middle Ages. That epistemological stance was adopted as early as 1994 by Carol Bacchi and Jim Jose who cautioned against the tendency to represent sexual harassment as a “discovery” of contemporary feminist movements (Bacchi & Jose 263). This is the overall dynamic of the AVISA project.

As we are collectively working over a long period of time and several geographical areas, sexual harassment is understood here outside a precise legal framework and within a conceptual framework that encompasses its various versions in Europe. It therefore includes acts of unwelcome social behaviour, such as:
– repeatedly making comments or gestures of a sexual nature (eye contact, whistling, shouting, etc…)
– imposing unwanted physical contact (kissing, touching, pinching, etc.)
– making unwanted sexual advances.
Sexual harassment may come before sexual coercion or rape just as it does in the hierarchy of sexual violence. It consists of micro-aggressions, which as Mary Bularzik put it, can be likened to “petty rape” since they represent an invasion of an individual by suggestion or intimidation through a more or less brutal confrontation of the victim with their vulnerability (Bularzik 118). Sexual harassment is therefore a form of pressure aimed at destabilising a person so that they will give in and cave into the sexual act. It is a tool of mental control which annihilates any possible form of consent and which is rendered invisible by the recurring suspicion that women fake resistance.

Studying the history of sexual harassment through the lens of its representations first involves recovering its semiotic existence. In the first instance, this entails reconstituting the vocabulary of sexual harassment and its evolution over the centuries since contemporary categories, in the various linguistic areas covered, are inadequate to grasp how acts that would fall under this qualification of violence in today’s terms were understood and described (Myriam Soria 58) in the past. Alain Boureau has stressed the difficulty of finding a name for this offence, which is both old and new and which entered the French penal code in 1972 under the term harcèlement sexuel, a phrase which, in his opinion, is not appropriate as it is the translation of the English “sexual harassment” which “refers to a metaphorical system of assault and war specific to the American version of the common law” (Boureau 9). He also disapproved of the metaphorical use of droit de cuissage in the business world as he demonstrated that a Lord’s First-night as a legal norm in medieval France was nothing but a myth. This does not mean however that we should give up the idea of reconstructing the vocabulary used to report and denounce “the disseminated problem, difficult to label, which covers the social use of social power by men for sexual purposes” (Boureau 18). All the more so as the terms harceler and harasser were used in French, although very occasionally, to refer to this type of violence as early as the sixteenth century as attested by an Idyll by Jean Vauquelin de La Fresnay in which a shepherdess reproaches a hunter with his behaviour in those terms. The difficulty encountered by Alain Boureau in naming such acts stems from the fact that he considers sexual harassment in an exclusively work context, which is not our focus.

In this session, through historical and literary sources as well as films and works of art, we seek:

  • To recover past victims of this signifier of male domination to make them visible again while addressing the power relations – be they economical, political, material, or symbolical – between the harasser and his victim and/or the social category of the woman involved (maid, wife, widow, nun, spinster).
  • To reconstruct the legal, literary and ordinary vocabulary used in different places and at different times to describe these acts while specifying whether they were lawful or unlawful, authorised or unauthorised on the basis of an analysis of the literary norms, social mores or theoretical rules of the time. The lexical evolution towards a common linguistic usage might be evidence that sexual harassment was not only experienced in an individual life but also that it took part in the construction of a gender identity, since it was linked to a social category that implicitly recognized itself as such.
  • We also invite papers that will study the animal analogies and bestiaries drawn to denounce these acts, such as the one displayed in the campaign against sexual harassment launched by the Ile de France transport association in 2018.
  • To shed light on the reasons that might explain the lack of reaction to this type of violence against women, this may also encompass contributions that will confront the words of the victims to those of their harassers who hide behind love, humour, jokes or familiarity.

We also welcome papers that will comment scenes of sexual harassment in movies or in TV series. This may involve considering how they are shot and represent sexual harassment both in terms of images and sounds.

Although rape and sexual assault seem at first glance more marked and present in films, a quick examination of the corpus shows that sexual harassment, in contrast, is notably frequent. It is however trivialized, in trite remarks, situations or scenes and is rarely at the heart of a film. The comic or dramatic function in the plot as well as the director’s bias and the way it was received/perceived by the audience and the critics is also of interest to us. Contributions may also consider how the genre of the film, its nationality, period or the director-producer team impact the nature of this representation as well as its format. For instance, can we consider that the long format of the TV series offers the possibility to represent sexual harassment in a different way?

Finally we invite art historians to examine the systems of meaning which structure works of art that deal with sexual harassment. Suggested areas for papers to address include:

  • the nature of the depiction of this type of sexual violence (erotic, edifying, misogynistic… ) in paintings and drawings.
  • the gender relation in those paintings and drawings.
  • The ideological function of the setting which may naturalize or instead urbanise sexual harassment as well as identify it with a social class (luxurious and lecherous, or on the contrary lower and immoral)
  • The possible identification expected from the viewer as a voyeur, the harasser or the victim.

The shared goal of these contributions will be to consider the beliefs about and perceptions of sexual harassment that have been conveyed in the long term by films, television and the arts as well as their role in passing on accepted notions about the profiles of the harasser and the victim.

Please submit an abstract (no longer that 250 words) and short CV to armel.dubois-nayt@uvsq.fr and rejane.vallee@univ-evry.fr by June 15th 2021.

The conference will take place on 9 and 10 December 2021 in Evry and Versailles. The format will depend on sanitary conditions and might be held as a hybrid conference offering onsite and virtual sessions to accomodate all participants.

Scientific committee: Mathilde Bombart (University of Versailles-Saint-Quentin), Susan Baddeley (University of Versailles-Saint-Quentin) , Line Cottegnies (Sorbonne University), Brigitte Gauthier (University of Évry Val d’Essonne), Marie-Elisabeth Henneau (University of Liège), Didier Lett (Paris University), Caroline Muller (University of Rennes 2), Guillaume Peureux (University Paris Nanterre), Anne Rochebouet (University of Versailles-Saint-Quentin), Sarah Sepulchre (Catholic University of Louvain), Sylvie Steinberg (EHESS – The school for Advanced studies in the social sciences).

Organizers: Armel Dubois-Nayt (University of Versailles-Saint-Quentin), Louise Piguet (Sorbonne Nouvelle University, Chloé Tardivel (Paris University), Réjane Vallée (University of Évry Val d’Essonne).

Select bibliography:

– Carol Bacchi et Jim Jose, « Historicising Sexual Harassment », Women’s History Review, 3.2, 1994, 263-270.

– Carrie N. Baker, The Women’s Movement against Sexual Harassment, Cambridge, CUP, 2008.

– Julie Berebitsky, Sex and the Office: a History of Gender, Power, and Desire, New Haven : Yale University Press, 2012.

– Alain Boureau, Le droit de cuissage : la fabrication d’un mythe : (XIIIe-XXe siècle), Paris, Albin Michel, 1995.

– Mary Bularzik, « Sexual harassment in the workplace : Historical notes », 12 Radical America, 25, 28-38 , 1978.

– Aubrey Dillon- Malone, Hollywood’s Second Sex: the Treatment of Women in the Film Industry, 1900-1999, Jefferson, North Carolina : McFarland & Company, Inc., Publishers, 2015.

– Faye E. Dudden, “Serving Women : Household Service in Nineteenth Century America”, 213-219 (1983).

– Stéphanie Gaudillat Cautela, « Questions de mot. Le Viol au XVIe siècle, un crime contre les femmes », Clio HFS, 24, 2006, p. 57-74.

– Annette Lévy-Willard, Chroniques d’une onde de choc= #MeToo secoue la planète, Paris, Éditions de l’Observatoire, 2018.

– Marie-Victoire Louis, Le droit de cuissage : France, 1860-1930, Paris : Éditions de l’Atelier, 1994.

– Catharine A. MacKinnon, Butterfly Politics, Cambridge, Massachusetts : The Belknap Press of Harvard University Press, 2017.

– Hélène Merlin-Kajman, La littérature à l’heure de #Metoo, Paris, les éditions d’Ithaque, 2020.

– Stephen J. Morewitz, Sexual harassment & social change in American society, San Francisco & London, Austin & Winfield, 1996.

– Ruth Roser, The Lost Sisterhood : Prostitution in America, 1900-1918, p. 152-155 (1982).

Kerry Segrave, The sexual harassment of women in the workplace, 1600 to 1993, Jefferson, N.C. ; London : McFarland, c1994.
IdBeware the Masher : Sexual Harassment in American Public Places, 1880-1930, Jefferson, North Carolina : McFarland & Company, Inc., Publishers, 2014.

– Laura W. Stein, Sexual Harassment in America : a Documentary History, Westport, Conn. ; London ; Greenwood Press, 1999.

– Fed Strebeigh, Equal : Women Reshape American Law, New York, London, W.W. Norton, 2009.

– Julien Travers (ed.), Les diverses poésies de Jean Vauquelin Sieur de la Fresnaie, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870, Tome 2.

– Judith R. Walkowitz, « Shopping, Street Harassment, and Streetwalking in Late Victorian London », Representations, 62, 1998, p. 1-30.