Le département LLCER anglais et l’unité de recherche HCTI de l’Université de Bretagne occidentale ont la douleur de vous annoncer le décès de leur collègue Gilles Chamerois, qui s’est éteint le 1er avril dernier, à l’âge de 54 ans, après des mois de courageux combat contre le cancer.
Ancien élève de l’école nationale supérieure Louis-Lumière, Gilles Chamerois était spécialiste de cinéma. Il publiait, en France comme à l’étranger, sur l’adaptation d’œuvres littéraires à l’écran : The House of Mirth (1950) d’Edith Wharton adapté par Terence Davies en 2000, auquel il consacre un ouvrage en 2014 ; mais aussi « The Dead » de James Joyce, Jane Eyre de Charlotte Brontë, Pride and Prejudice de Jane Austen ; il commentait les films de Ken Loach, il avait publié sur les King Kong de 1993 et de 2005, et sur bien d’autres films encore. Une des ses plus grandes fiertés, dans ce domaine, était d’avoir écrit un article sur le Western « ‘Dynamite Blows Two Ways’: Dynamite in Western Films, 1903 to 2013 » publié en Amérique chez l’éditeur McFarland Press en 2017.
Expert en analyse de l’image fixe et mobile, Gilles était également spécialiste de littérature américaine et un Pynchonien reconnu internationalement : membre de la société internationale Pynchon, il participait régulièrement à ses rencontres à Athènes, à Durham, à Rome… Il avait eu le plaisir et l’honneur de co-organiser l’International Pynchon Week: Pynchon’s New Worlds, à La Rochelle en 2017, avec des collègues des universités de Poitiers, d’Anvers et d’Aarhus alors que les spécialistes de l’auteur se réunissaient pour la première fois en France. Gilles a consacré à Pynchon une grande partie de sa recherche universitaire, depuis sa thèse soutenue en 2006, jusqu’à ces quelque 12 articles publiés en France et à l’étranger et cet ouvrage, co-dirigé avec Bénédicte Chorier-Fryd, Thomas Pynchon aux Presses universitaires de la Méditerranée, en 2014.
Nous, ses collègues de l’UBO, avons eu la chance de travailler aux côtés de Gilles pendant treize ans, que ce soit au sein du département d’anglais, du laboratoire HCTI ou dans le cadre du master Meef anglais qu’il dirigeait avec grand dévouement, gardant toujours l’intérêt des étudiants comme priorité absolue. Son attention au détail, son talent à discerner un monde de sens dans le moindre déplacement de caméra et la passion qui l’animait dès lors qu’il parlait de cinéma faisaient de lui un collègue et un chercheur passionnant.
Gilles, c’était aussi les coups de gueule et les éclats de rire, le refus des compromissions, les pavés dans la mare, la moto, le western, l’humour et, comme il en fit la preuve ces derniers mois, le courage.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à son épouse Pascale et à leurs deux fils Félix et Jonas. Nous leur disons notre amitié et notre grand chagrin.
Pour le département LLCER anglais de l’UBO et l’unité de recherche HCTI,
Camille Manfredi et Alain Kerhervé