SEM littérature CREA Marc Crépon 23 mai à 16h30

Chères et chers collègues,

Dans le cadre du séminaire de littérature du CREA nous aurons le plaisir de recevoir le philosophe Marc Crépon (ENS) à l’occasion de la sortie de son ouvrage L‘Héritage des Langues , Ethique et politique du dire, de l’écriture et du traduire (2022).
Le séminaire aura lieu le mardi 23 mai de 16h30 à 18h30 dans la salle de séminaire 2, bâtiment Max Weber, Université Paris Nanterre.

La séance aura lieu en hybride à partir du lien suivant
Séminaire CREA Zoom Meeting
23 mai 16h30-18h30

https://ed-ac-uk.zoom.us/j/84751614333

Meeting ID: 847 5161 4333
Passcode: s8fLhyY7

Bien cordialementFrançoise Kral, Christine Berthin, Emily Eells, Naomi Toth, Benoît Tadié

« Marc Crépon propose une lecture des travaux de Jacques Derrida au travers desquels il s’intéresse à la question de l’identité et de sa relation à la langue, au dire, à l’écrire et au traduire. Ses réflexions partent d’un constat : l’identité, telle que fantasmée et revendiquée par certains discours nationalistes, est une fiction. L’auteur montre que la langue est souvent considérée comme support d’identité individuelle, nationale ou ethnique. Les idéologies nationalistes, qui font de la langue un enjeu politique, l’ont maintes fois brandie comme monopole d’un peuple et s’en sont servi comme facteur d’attribution ou de refus d’une citoyenneté. Pourtant, la langue n’appartient à personne, explique Marc Crépon, ni à une communauté, ni à un individu singulier. Elle n’est jamais fixe, elle évolue au gré des usages, des transmissions et des apports. Communiquer, par oral ou par écrit, c’est d’abord emprunter les propos d’autrui ; c’est aussi traduire, importer des éléments d’autres langues dans la sienne ; c’est enfin hériter d’une tradition langagière pour créer une langue nouvelle. Ainsi, la langue a un aspect éminemment éthique et politique. Son appropriation, son utilisation comme un instrument d’éducation et de formatage, et sa monumentalisation nationale ont souvent traduit le désir d’une domination coloniale. Marc Crépon va au-delà d’une simple explication de la pensée de Derrida. Il replace son discours dans une dynamique politique et sociale contemporaine : les problématiques de citoyenneté, d’hospitalité et d’accueil des étrangers, de rapport à la religion ou encore de terrorisme sont toutes liées à la langue, à son utilisation, à sa perception, à son idéalisation. »