Chères et chers collègues,
Nous vous rappelons que vous pouvez nous envoyer jusqu’au 30 septembre vos propositions pour le colloque « Crises de l’universel dans la littérature et la critique anglophones (XIXe-XXIe siècles) », qui se tiendra à la Sorbonne Nouvelle les 30 et 31 mars 2023. Les propositions de communication (en français ou en anglais), de 200 à 300 mots, sont à envoyer à crises.universel. Une conférence plénière sera prononcée par Souleymane Bachir Diagne (Columbia University).
Bien cordialement,
Ronan Ludot-Vlasak (pour le comité d’organisation).
Crises de l’universel dans la littérature et la critique anglophones (xixe-xxie siècles)
(see below for English)
Au cours du xxe siècle, le paradigme universaliste est mis en crise par les penseurs de la condition noire comme W.E.B. Du Bois et Frantz Fanon, puis par les féministes noires états-uniennes qui sont marginalisées à la fois par le mouvement des femmes en raison de leur couleur de peau, et par le mouvement des droits civiques en raison de leur genre. La crise épistémologique opérée par les études postcoloniales à partir des années soixante-dix, puis par les études décoloniales aujourd’hui, témoigne d’un désenchantement profond envers la catégorie d’universalité, parfois entendue comme une promesse d’égalité non-tenue, prompte à se déliter dans la violence. Selon Antoine Lilti, cette critique de la « tension entre universalisme et eurocentrisme » porte sur trois aspects : la complicité de certaines œuvres des Lumières avec l’idéologie coloniale, la confiscation de l’universalisme par des penseurs occidentaux réduisant au silence toute parole autre, et enfin, la prétention à l’universalité d’un discours circonscrit géographiquement et historiquement. Repensant les angles morts de l’universalisme hérité des Lumières, des critiques tels que Edward Said, Dipesh Chakrabarty ou Gayatri Spivak ont mis au jour l’eurocentrisme de la pensée universaliste, révélant des filiations troubles entre la prétention des Lumières à l’universalité, l’entreprise coloniale et le discours racialisé qui la sous-tend.
Tout en accordant la place qu’il mérite à ce décentrement théorique majeur, ce colloque tentera d’explorer la pluralité des critiques de l’universel, en amont et dans les marges même de la critique postcoloniale. La crise de l’universel en engage d’autres : celle du sujet moderne, de l’humanisme, ou du progrès. Elle ébranle un ensemble de traditions que les cultures occidentales ont majoritairement tenues pour acquises jusqu’à la fin du xxe siècle et donne ainsi à voir les formes de domination et d’exclusion qu’une vérité universelle est susceptible d’imposer aux voix ou aux identités minoritaires. Après avoir été porté par les champions de la modernité, l’universel ne serait plus l’apanage des modernes. Ces crises critiques rendent-elles pour autant inopérant le concept même d’universalisme ou nous invitent-elles à le reconsidérer selon des modalités renouvelées ? Si la notion d’un idéal universaliste est aujourd’hui suspecte, n’existe-t-il pas un horizon qui rouvrirait d’autres formes de possibles ?
Ce colloque propose de sortir de schémas dichotomiques, notamment en faisant dialoguer l’universalisme avec une variété de concepts, tels que la singularité, la pluralité, l’hétérogénéité, l’individualité, ou le local. Il s’agira ainsi d’envisager comment les littératures et la critique anglophones « singularisent » (Etienne Balibar), « compliquent » (Barbara Cassin), « pluralisent » (Mireille Delmas-Marty) ou « décolonisent » (Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang) l’universel. On envisagera donc la crise de l’universel non pas comme un rejet univoque de celui-ci, mais comme la possibilité de le « mettre en question » (Jean-Claude Milner) et d’en mesurer la puissance lorsqu’il ne se manifeste plus comme une force homogénéisante condamnant au silence toute altérité ou diversité. Sans aucune forme d’exclusive, on pourra envisager les pistes de réflexion suivantes :
– Écriture littéraire et universalisme. Quelles sont les formes et les tropes à partir desquels la littérature imagine l’universel, quitte à lui résister dans le même mouvement ? On s’intéressera, à titre d’exemple, à l’articulation problématique du particulier et de l’universel dans l’écriture allégorique, à l’universalité du mythe et à sa critique dans les réécritures contemporaines, au motif de la bibliothèque universelle, ou à la possibilité pour la littérature utopique d’offrir un horizon universaliste. Quel rôle la traduction joue-t-elle dans les transferts interculturels, l’hybridité littéraire ou l’élaboration d’une littérature qui se pense en dialogue avec l’universel ? La notion de « literary universals » (P. C. Hogan) peut-elle aider à appréhender la littérature au prisme de l’universel ? Quelle critique de l’universalisme nous est proposée par la poésie, une écriture qui, comme le proposent Jacques Derrida, Philippe Lacoue-Labarthe ou encore Fred Moten, offre une radicalisation langagière de la singularité, notamment en nouant indissociablement le son et le sens de telle sorte que ce dernier ne peut être extrait de sa langue particulière pour constituer un sens général et traduisible sans perte ?
– L’histoire de la critique et l’universalisme. Cet axe de réflexion consistera à s’interroger sur l’histoire de différents courants de la théorie critique littéraire au xxe siècle et leur rapport ambivalent à l’universalisme. Le formalisme, tel qu’il émerge dans le New Criticism et se redéfinit dans les esthétiques néo-formalistes, permet-il d’élaborer une posture anti-universaliste ? Le structuralisme aspire-t-il à un discours dont la portée est universelle ? Comment les études de genre, les études postcoloniales, ou la déconstruction dans le monde anglophone ont-elles permis de proposer une critique du principe d’universalité ? Quelle place l’historicisme marxiste inspiré des travaux de Jameson accorde-t-il à la singularité du texte littéraire ?
– L’universel à l’épreuve des perspectives théoriques contemporaines. Comment la critique postcoloniale et décoloniale permet-elle de mettre en crise le concept d’universalisme et d’ouvrir un champ d’études qui ne vise pas l’universel, mais fait émerger une approche « pluriverselle » (Arturo Escobar) des cultures et des littératures ? Peut-on penser, comme le proposent Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, un « universalisme postcolonial » ? Parce qu’elles troublent les contours et les temporalités spécifiques du national, les global studies et l’écocritique proposent-elles une approche renouvelée de l’universel (et d’un sujet universel) ? En quoi mettent-elles au jour les positions particulières à partir desquelles l’universalisme eurocentré s’énonce ? Dans quelle mesure l’approche cognitive et « bioculturelle » (Nancy Easterlin) de la littérature remet-elle au premier plan l’existence d’invariants cognitifs ou d’une évolution cognitive globale ? Quelle place accorder à l’idéalisme kantien dans le paysage critique contemporain ? Les études environnementales et le New Materialism offrent-ils la possibilité de repenser l’universel selon une approche affranchie des cadres anthropocentrés ?
– (Re)prendre la mesure de l’universel. Dans leur essai Universalisme, Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang proposent de penser un « universalisme à la mesure du monde ». Si les littératures anglophones contemporaines (et notamment postcoloniales) résistent au pouvoir homogénéisant de l’universalisme, l’imaginaire littéraire anglophone du xixe siècle ne révèle-t-il pas déjà les paradoxes et les zones d’ombre d’un discours hérité des Lumières qui célèbre les principes universels du progrès ou de la raison ? Comment les littératures de langue anglaise pensent-t-elles l’universel à l’aune du local et du particulier, et le rendent ainsi étranger à lui-même ? L’universel tel que la littérature l’envisage ou l’imagine n’est-il pas paradoxalement marqué par une forme d’inachèvement ou d’incomplétude ?
Bibliographie sélective
Balibar, Étienne. Les singularisations de l’universel. Hermann, 2019.
Boni, Livio et Sophie Mendelsohn. La vie psychique du racisme. La Découverte, 2021.
Cassin, Barbara. Éloge de la traduction : compliquer l’universel. Fayard, 2016.
David-Ménard, Monique. Les constructions de l’universel : psychanalyse, philosophie. PUF, 2009.
Derrida, Jacques. Passions. Galilée, 1993.
During Elie et Anoush Ganjipour éds. Retours sur l’universel : Balibar, Milner, Salanskis. Critique, n° 833, octobre 2016.
Easterlin, Nancy. A Biocultural Approach to Literary Theory and Interpretation. Johns Hopkins University Press, 2012.
Fanon, Frantz. Peau noire, masques blancs. Seuil, 1952.
Glissant, Edouard. Poétique de la relation – Poétique III. Gallimard, 1990.
Jameson, Fredric. The Political Unconscious: Narrative as a Socially Symbolic Act. Methuen, 1981.
Héran, François. Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression. La Découverte, 2021.
Hogan, Patrick Colm. “Literary Universals”, Poetics Today, vol. 18, n°.2, été 1997.
Lacoue-Labarthe, Philippe. La poésie comme expérience.Christian Bourgois, 1986.
Lilti, Antoine. L’héritage des lumières : ambivalences de la modernité. Seuil, 2019.
Lloyd, David. Under Representation: The Racial Regime of Æsthetics. Fordham University Press, 2018.
Majumdar, Nivedita. The World in a Grain of Sand: Postcolonial Literature and Radical Universalism. Verso, 2021.
Milner, Jean-Claude. L’universel en éclats : court traité politique 3. Verdier, 2014.
Mignolo, Walter. The Darker Side of the Renaissance: Literacy, Territoriality, & Colonization. University of Michigan Press, 1999.
Moten, Fred. In the Break: The Æsthetics of the Black Radical Tradition. University of Minnesota Press, 2003.
Pelluchon, Corine. Les Lumières à l’âge du vivant. Seuil, 2021.
Suaudeau, Julien et Mame-Fatou Niang. Universalisme. Anamosa, 2022.
Lieu : Université de la Sorbonne Nouvelle, Maison de la recherche. 4 rue des Irlandais, 75005 Paris
Dates : 30 et 31 mars 2023
Date limite de soumission : 30 septembre 2022
Réponse du comité scientifique : début novembre 2022
Merci d’envoyer vos propositions (200-300 mots), en français ou en anglais, ainsi qu’une courte bio-bibliographie à l’adresse suivante : crises.universel
Publication : ce colloque donnera lieu à une publication avec comité de lecture.
Comité d’organisation : John Dewitt, Catherine Lanone, Ronan Ludot-Vlasak, Caroline Pollentier, Alexandra Poulain, Antonia Rigaud, Apolline Weibel.
Comité scientifique : Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle), Sandra Laugier (Université Panthéon-Sorbonne), David Lloyd (University of California, Riverside), Fiona McCann (Université de Lille), Samuel Weber (Northwestern University).
Crises of the Universal in Anglophone Literatures and Criticism (19th-21st centuries)
In the 20th century, the universalist paradigm was put in crisis by thinkers of the black radical tradition such as W. E. B. Du Bois and Frantz Fanon, then by African-American feminists who were marginalized both from the women’s movement because of their skin color, and from the civil rights movement because of their gender. The epistemological crisis wrought by postcolonial studies beginning in the 1970s, and currently by decolonial studies, testifies to a deep disenchantment with the category of universality, sometimes understood as an unkept promise of equality that is actually quick to break into violence. According to Antoine Lilti, the critique of the « tension between universalism and Eurocentrism » concerns three points: the complicity of certain works of the Enlightenment with colonial ideology, the confiscation of universalism by Western thinkers who reduce other voices to silence, and finally, the pretentions to universality of a discourse that is in fact geographically and historically circumscribed. In their reassessment of the blind spots of universalism inherited from the Enlightenment, critics such as Edward Said, Dipesh Chakrabarty or Gayatri Spivak have brought to light the Eurocentrism of universalist thought, revealing murky connections between the Enlightenment’s claim to universality, the colonial enterprise and the racialized discourse that underlies it.
This conference seeks to both acknowledge this major theoretical decentering while also exploring a plurality of other critiques of the universal, including those that may be situated prior to or even in the margins of postcolonial critique. The crisis of the universal involves and incites other crises: that of the modern subject, of humanism, of progress. It shakes up an entire host of traditions that Western cultures have largely taken for granted until the end of the 20th century, revealing the forms of domination and exclusion that a universal truth is liable to impose on minority identities. Although once the banner of modernity’s champions, the universal is no longer the prerogative of the moderns. Do these critical crises render the very concept of universalism inoperative, or do they invite us to reconsider it according to new methods? While the notion of a universalist ideal now appears suspect, are there other forms or possibilities for its reconfiguration on the horizon?
This conference proposes to suspend binary schema, particularly by bringing universalism into dialogue with a variety of concepts, such as singularity, plurality, heterogeneity, individuality, and the local. The question is how anglophone literatures and criticism in particular « single out » (Etienne Balibar), « complicate » (Barbara Cassin), « pluralize » (Mireille Delmas-Marty), or « decolonize » (Julien Suaudeau and Mame-Fatou Niang) the universal. We will therefore consider the crisis of the universal not as an unequivocal rejection of it, but as the possibility of « questioning it » (Jean-Claude Milner) and of evaluating its power in more ways than as a homogenizing and silencing force. We can anticipate the following lines of thought, without of course excluding others not presented here:
– Literary writing and universalism. What are the forms and tropes through which literature imagines the universal, even if only to resist it by the same token? We will be interested, by way of example, in the problematic articulation of the particular and the universal in allegorical writing, in the universality of myth and its criticism in contemporary rewritings, in the motif of the universal library, or the possibility for utopian literature to offer a universalist horizon. What role does translation play in intercultural transfers, literary hybridity or the development of a literature that is conceived in dialogue with the universal? Can the notion of “literary universals” (P. C. Hogan) help us apprehend literature through the prism of the universal? What critique of universalism is offered to us by poetry, as a form of writing that, for thinkers like Jacques Derrida, Philippe Lacoue-Labarthe or Fred Moten, radicalizes singularity, notably by putting sound and sense in an inextricable relation, such that the latter can neither be extracted from its particular language to constitute a general meaning, nor be translated without loss?
– The history of criticism and universalism. This axis of reflection will consist in questioning the history of different currents of literary critical theory in the 20th century and their ambivalent relationship to universalism. Does formalism, as it emerges in New Criticismand reappears in neo-formalist aesthetics, make it possible to develop an anti-universalist posture? Does structuralism necessarily aspire to a discourse with universal scope? How have gender studies, postcolonial studies, or deconstruction in the English-speaking world made it possible to critique the principle of universality? What place does Marxist historicism, in Frederic Jameson’s vein, for example, grant to the singularity of the literary text?
– The universal’s interrogation by contemporary theoretical perspectives. How does postcolonial and decolonial criticism make it possible to put the concept of universalism in crisis and to open up a field of study that does not aim for the universal, but brings out a “pluriversal” approach (Arturo Escobar) to cultures and literatures? How might these perspectives be put in a fruitful debate with what Julien Suaudeau and Mame-Fatou Niang call a “postcolonial universalism”? To what extent do global studiesand ecocriticism offer a renewed approach to the universal and to a universal subject, by disturbing the contours and specific temporalities of the national? How do they bring to light the particular positions from which Eurocentric universalism is expressed? To what extent does the cognitive and « biocultural » (Nancy Easterlin) approach to literature bring to the fore the existence of cognitive invariants or of a global cognitive evolution? What place might Kantian idealism have in the contemporary critical landscape? Do environmental studies and New Materialismoffer the possibility of rethinking the universal according to an approach freed from anthropocentric frameworks?
– (Re)evaluating the universal. In their essay Universalisme, Julien Suaudeau and Mame-Fatou Niang conceive of a “universalism that is commensurate with the world”. While contemporary Anglophone literature (and postcolonial literature in particular) resists the homogenizing power of universalism, doesn’t the Anglophone literary imagination of the 19th century already reveal the paradoxes and gray areas of a discourse inherited from the Enlightenment that celebrates the universal principles of progress or reason? How do English-language literatures think of the universal in terms of the local and the particular, and thus make it foreign to itself? Isn’t the universal, as literature envisages or imagines it, paradoxically marked by an unfinished quality or a form of incompleteness?
Selected bibliography
Balibar, Étienne. Les singularisations de l’universel. Hermann, 2019.
Boni, Livio et Sophie Mendelsohn. La vie psychique du racisme. La Découverte, 2021.
Cassin, Barbara. Éloge de la traduction : compliquer l’universel. Fayard, 2016.
David-Ménard, Monique. Les constructions de l’universel : psychanalyse, philosophie. PUF, 2009.
Derrida, Jacques. Passions. Galilée, 1993.
During Elie et Anoush Ganjipour éds. Retours sur l’universel : Balibar, Milner, Salanskis. Critique, n° 833, octobre 2016.
Easterlin, Nancy. A Biocultural Approach to Literary Theory and Interpretation. Johns Hopkins University Press, 2012.
Fanon, Frantz. Black Skin, White Masks. Pluto Press, 1986.
Glissant, Édouard. Poetics of Relation. University of Michigan Press, 1997.
Héran, François. Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression. La Découverte, 2021.
Hogan, Patrick Colm. “Literary Universals”, Poetics Today, vol. 18, n° 2, summer 1997.
Jameson, Fredric. The Political Unconscious: Narrative as a Socially Symbolic Act. Methuen, 1981.
Lacoue-Labarthe, Philippe. Poetry as Experience. Stanford University Press, 1999.
Lilti, Antoine. L’héritage des lumières : ambivalences de la modernité. Seuil, 2019.
Lloyd, David. Under Representation: The Racial Regime of Æsthetics. Fordham University Press, 2018.
Majumdar, Nivedita. The World in a Grain of Sand: Postcolonial Literature and Radical Universalism. Verso, 2021.
Milner, Jean-Claude. L’universel en éclats : court traité politique 3. Verdier, 2014.
Mignolo, Walter. The Darker Side of the Renaissance: Literacy, Territoriality, & Colonization. University of Michigan Press, 1999.
Moten, Fred. In the Break: The Aesthetics of the Black Radical Tradition. University of Minnesota Press, 2003.
Pelluchon, Corine. Les lumières à l’âge du vivant. Seuil, 2021.
Suaudeau, Julien et Mame-Fatou Niang. Universalisme. Anamosa, 2022.
Location: Sorbonne Nouvelle University, Maison de la recherche. 4 rue des Irlandais, 75005 Paris
Dates: March 30 and 31, 2023
Submission deadline: September 30, 2022
Notification from the scientific committee: early November 2022
Please send your proposals (200-300 words), in French or in English, as well as a short bio-bibliography to the following address: crises.universel
Publication: this conference will be followed by a peer-reviewed publication.
Organizing committee: John DeWitt, Catherine Lanone, Ronan Ludot-Vlasak, Caroline Pollentier, Alexandra Poulain, Antonia Rigaud, Apolline Weibel.
Scientific Committee: Isabelle Alfandary (Sorbonne Nouvelle), Sandra Laugier (Université Panthéon-Sorbonne), David Lloyd (University of California, Riverside), Fiona McCann (University of Lille), Samuel Weber (Northwestern University).