L’épopée aujourd’hui : entre expansion et extinction, son extension.
« L’épopée aujourd’hui : entre expansion et extinction, son extension »
Colloque international, Montpellier les 21, 22 & 23 octobre 2010
Morning : room/ salle C 020
directeur de l’IRIEC (équipe d’accueil 740) et Christine Reynier, directrice
d’EMMA (équipe d’accueil 741).
9.45-11 :
Chair/ Modérateur : Bénédicte CHORIER-FRYD
Death, Gods and Destiny”
English Poetry : Ted Hughes, Christopher Logue and Classical Epic”
Metageneric reflections on the epic in the contemporary American novel”
11-11.20 : pause café/ coffee break
11.20-13 :
Chair/ Modérateur : Gérard SIARY
»
foisonnement dans l’épopée du XXème siècle »
l’épopée selon Saint-John Perse »
Butor, ou l’Amérique comme lieu épique de la poésie française »
13-14.30 : déjeuner/ lunch break
14.30-16.10 :
Afternoon : Salle des Commissions
Chair/ Modérateur : Vincent DUSSOL
russe : avatars des récits et relance de l’épique »
épique perdue : The California Poem de Eleni Sikelianos »
Lancinance de l’épique dans les romans de Claude Simon et Antonio Lobo
Antunes, ainsi que dans Non, ou la veine gloire de commander de Manoel de
Oliveira »
16.10 -16.30 : coffee break/ pause café
16.30-18 :
Chair/ Modérateur : Will MONTGOMERY
Power : Atwood’s Governmental Epic”
Man in Full, de Tom Wolfe”
19- /02 (or when did Barton Barton Barton Barton and Barton ?)" : L’épique
ouvert et critique des Maximus Poems de Charles Olson
18.15-19 : lecture de poésie/ poetry reading
October 22nd
Salle des Commissions all day
9-10.30 :
Chair/ Modérateur : Michel BANDRY
everyone else : in search of the untold intimate and universal truth, or a
pastiche of the epic in Percival Everett’s American Desert.”
returns “to shore and safety” ?
héroïques et fabrique de la fiction. The Lake in the woods et The things
they carried de Tim O’Brien »
10.30-11 : pause café/ coffee break
11-13 :
Chair/ Modérateur : Jeremy DOWNES
Epigraph”
Jacques Roubaud »
Others”
13-14.30 : lunch break/ déjeuner
14.30-16.15 :
Chair/ Modérateur : Abigail LANG
mystification »
Cantos : epic within epic, problematization and illustration of the relation
between myth and history.”
l’épopée du modernisme »
Pound »
16.15-16.45 : coffee break/ pause café
16.45-18.15 : conférence/ keynote address by Eleni SIKELIANOS
20 : conference dinner/ repas du colloque
October 23rd
Salle des Commissions all day
9-10.40 :
Chair/ Modérateur : Denis MELLIER
l’infini de l’épique : digenèse et relation dans la poétique glissantienne »
guerre et divertissement »
»
10.40-11 : pause café/ coffee break
11-13 :
Chair/ Modérateur : Delphine RUMEAU
historical distance in the Homeric versions of Derek Walcott and Michael
Longley”
judéité »
“An Ever-Extending Dialogue with the Dead Poets : Nekuia as a Site of Epic
Dialogization in New World Epics”
Aurobindo : une épopée-monde ? »
13-14.30 : déjeuner/ lunch break
14.30-17.15 :
Chairs/ Modérateurs : Simon DENTITH, John HOLMES
Contemporary Genre of the Foreshortened Epyllion
confessional”
political intervention”
Community in Contemporary American Women’s Epic
l’humanité : interprétations antiques et modernes de l’Odyssée »
17.30 Apéritif to end the conference/ apéritif de fin de colloque
Appel
« Ce qui s’est bel et bien perdu (…) c’est l’épopée, ou plutôt, le goût
du continu poétique tel qu’il anime encore la veine épique du
romantisme » (C. Doumet). Est-ce bien sûr ?
Car, « errance vers sans doute un ancien savoir » (S. Bouquet),
l’épopée et l’épique continuent de hanter le paysage littéraire de
façons très diverses : des « fictions of globalization » (J. Annesley)
au Seigneur des Anneaux, en passant par les retraductions récentes de
textes fondateurs – telles celle de Gilgamesh par Yusef Komunyakaa
(2006) ou celles de Inferno (2002) ou de The Táin (2007) par Ciaran
Carson – ou encore par le dialogue jamais interrompu des poètes avec les
genres épiques.
Contribution possible à la question de la pertinence de l’épique, un
texte de l’écrivain martiniquais Edouard Glissant dans Faulkner,
Mississippi (1996) dit ceci :
« La seule communauté aujourd’hui frappée dans son droit à constituer
communauté, est la communauté-monde […]. La parole épique nouvelle est
de cette communauté-ci, la seule qui ne se conçoive ni ne se ressente
comme telle, la totalité-monde. L’épique a la charge de parole de toute
communauté :
aujourd’hui, à paraître, et où l’ « universel » serait bien la quantité
finie et infinie de toutes les cultures et de toutes les humanités (...).
Les littératures du monde sont présentes, toutes présentées, toutes
ensemble, de manière si prodigieusement diversifiée, à cet épique-là –
comme devant la face stupéfaite qui, à nouveau, tous ensemble, nous
regarde (…). L’épique grandiose de l’exclusion de l’autre n’est plus
pour nous que falbalas (…). La communauté-monde appelle à cet autre
épique, par Faulkner préfiguré : celui de la difficile Relation ».
On se demandera si les notions d’ « épique excluant » et d’ « épique
concluant » peuvent servir de points de départ à une réflexion
renouvelée sur l’épique et l’épopée. La dilution annoncée de l’épique
serait-elle en fait plutôt dilatation ?
L’épopée a toujours été en rapport avec le désir de dire la « totalité
», par là d’en modifier la perception en l’embrassant dans une forme. Le
lien avec le politique est de ce fait immédiat. Peut-on, par exemple,
lire dans les textes à caractéristiques épiques publiés depuis 1989 une
contestation de la mondialisation ou au contraire un discours
accompagnateur indirect de celle-ci ? Ces textes vont-ils vers la Terre
ou la mondialité politico-économique ? Vers le monde ou les communautés
? Ou bien les deux à la fois ? Quelle feuille de route se sont écrites ?
Ou bien n’y a-t-il plus de routes à tracer mais seulement un Cap au pire ?
D’où vient la distinction faite par Glissant ? Elle fait d’une certaine
façon écho au texte de Simone Weil sur l’Iliade. Il y aurait donc une
lignée non-guerrière de l’épopée ?
Etant donné l’influence des Etats-Unis sur le monde, les productions
littéraires américaines récentes sont un lieu privilégié d’observation
de ces conflits d’intérêt dans le maniement de formes esthétiques à
visée réorganisatrice globale.
Mais il va de soi que la question du rapport entre l’épique et la
constitution des mondes ne saurait limiter cette réflexion générique et
politique au seul domaine américain.
Ce serait atrophier la portée de la réflexion. Or ce colloque a vocation
naturelle à être comparatiste : tout en invitant à l’examen de
productions littéraires américaines des vingt dernières années – dans le
domaine de la poésie et de la littérature en général – il souhaite aussi
susciter la « relation » par la lecture rétrospective d’œuvres
antérieures qui éclairerait l’usage actuel de l’épique – de Piers
Plowman à Claude Simon. Une vision panoramique du genre ne peut se
concevoir sans la perspective comparatiste.
Les propositions de communication – en 300 mots environ – sont à envoyer
à Vincent Dussol avant le 15 novembre 2009. Une publication des articles retenus par le comité de lecture suivra.
Les langues du colloque seront le français et l’anglais.